Treize soldats indonésiens ont été arrêtés pour leur rôle présumé dans des tortures infligées à un Papou, a annoncé lundi l’armée après la diffusion virale de vidéos montrant cet homme battu par un groupe dont certains membres portent des treillis militaires.

Une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux indonésiens ces derniers jours montre plusieurs personnes agressant un homme, les mains attachées dans un fût en acier rempli d’eau, dans la province orientale de Papouasie.

Une autre vidéo montre le même homme dans le fût, tremblant pendant qu’un homme lui entaille le dos avec un couteau de combat. Les faits se seraient déroulés en février mais les images sont devenues virales la semaine dernière.

L’armée a ouvert une enquête après la diffusion de ces images et arrêté 13 soldats sur plus d’une quarantaine interrogés, a déclaré lors d’une conférence de presse son porte-parole, Kristomei Sianturi.

“Parmi ces 42 soldats, des indices ont été découverts montrant que 13 soldats avaient commis les violences”, a précisé M. Kristomei. Les soldats vont prochainement être déférés en justice, a-t-il ajouté. 

La Papouasie connaît depuis des décennies une rébellion séparatiste contre les forces de sécurité indonésiennes.

Un haut responsable de l’armée indonésienne en Papouasie, Izak Pangemanan, a déclaré que ces actes “ternissaient les efforts pour gérer le conflit en Papouasie” et s’en est excusé.

“Je présente mes excuses à tous les Papous. Et nous continuerons à travailler pour que ce genre d’événements ne se répète pas à l’avenir”, a-t-il dit.

Selon des responsables militaires, l’homme était accusé de vouloir incendier une clinique et appartenait à un groupe armé criminel –expression utilisée par l’armée indonésienne pour désigner les groupes de rebelles papous.

La Papouasie partage l’île de Nouvelle-Guinée avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée indépendante, au nord de l’Australie.

Ancienne colonie néerlandaise, la Papouasie a déclaré son indépendance en 1961, mais l’Indonésie voisine en a pris le contrôle deux ans plus tard, promettant un référendum.

Le vote qui a suivi en 1969 en faveur du maintien dans le giron indonésien, approuvé par les Nations unies à l’époque, a été largement considéré comme un simulacre.

La population mélanésienne de Papouasie partage peu de liens culturels avec le reste de l’Indonésie et l’armée indonésienne y est depuis longtemps accusée de violations flagrantes des droits humains.