Selon des témoins, des agents de forces de l’ordre ont  dans la nuit du mardi 12 décembre vers 20h, cassés les tables des marchands. Motif: ils occuperaient illégalement les bordures de route. La démarche a été peu appréciée des marchands qui ont crié au complot.

Pour ce vendeur de fil électrique déguerpi, cette opération n’a pas respecté la procédure normale :« Ce matin, nous avons trouvé toutes nos tables cassées. Nous nous sommes transportés au gouvernorat pour attirer l’attention du conseil de ville. Malheureusement, nous n’avons pas eu accès au gouverneur,  les agents qui étaient sur place nous ont chassés. Nous sommes  retournés au marché pour incendier les tables et bloquer ainsi la route pour exprimer notre colère »

Selon les déguerpis, un entrepreneur nommé Ehadj Sidy serait derrière cette affaire. Il aurait acheté un immeuble en rénovation devant lequel leurs marchandises sont exposées et sommé les marchands de quitter la devanture de son bien. Il serait également allé jusqu’à corrompre les autorités du gouvernorat de la ville de Conakry et l’administration avec un montant variant entre 45 et 50 millions de francs guinéens.

Mohamed Gonzilé, directeur des services propres de la ville de Conakry a indiqué que cette opération de déguerpissement a été planifiée il y a longtemps. Elle ne concernerait pas seulement le marché Niger mais tous les marchés de Conakry.  « Corruption ou pas je n’en sais rien. Je ne connais même pas le propriétaire de l’immeuble. S’il y a corruption, ça n’engage que ceux qui le disent. Moi particulièrement, je travaille avec ma conscience. Je sais que les hommes qui travaillent avec l’administrateur n’ont bénéficié d’aucune prime. Celles qu’ils reçoivent proviennent du gouvernorat à travers les parkings qui génèrent de l’argent après chaque opération ».

Cette opération de déguerpissement remet dans l’incertitude ces marchands, dont certains clament être installés depuis plus de 30 ans. Ils invitent les autorités à considérer leur situation et celle de leur famille.