L’opposition respire-lacrymogène avait une nouvelle fois appelé ses militants à descendre dans la rue ce jeudi 29 octobre. Les opposants contestent toujours la façon dont les exécutifs communaux sont en train d’être installés et dénoncent les meurtres de leurs militants lors des manifs politiques ainsi que la restriction des libertés publiques. L’itinéraire : Terrasse du stade 28 septembre-Palais du peuple. Sauf que la marche a fait long feu. La Petite Cellule Dalein en mission à l’extérieur du pays, leaders politiques et dépités de l’opposition se sont regroupés à son domicile pour rallier le point de départ de la marche. Le Dembo de l’UDG, Thierno Sai-doux Bayo du PS, Oussou Fof de l’UFDG et autres dépités, accompagnés d’une centaine de militants ont été stoppés net à Dixinn Oasis par un détachement du dispositif sécuritaire déployé à la Terrasse du stade. C’est le sauve-qui-peut. Leaders politiques, dépités et militants ont pris leurs jambes à leurs cous. La circulation complètement paralysée pendant une bonne dizaine de minutes. Les flics, appuyés par des riverains revanchards, s’en sont pris à quelques manifestants, les ont molestés avant de les mettre aux arrêts. Quelques échauffourées éclatent entre manifestants et farces de l’ordre autour du domicile du prési de l’UFDG : jets de pierres contre gaz lacrymogène. Le calme revient grâce aux négociations engagées par les “agents de maintien d’ordre” du principal parti de l’opposition.

Après les échauffourées, des dépités ont tenté de faire libérer les jeunes manifestants arrêtés. « Nous comprenons que vous êtes pour le régime en place mais nous venons vers vous en tant qu’élus du peuple exprimer notre désaccord et vous demander de libérer les enfants » demande Ben Youssouf Keita. Un flic rétorque : « Vous étiez là quand ils nous jetaient des pierres, alors repliez à votre position. On n’a pris personne dans sa chambre, ils étaient tous sur la voie publique. Ne venez pas nous agresser, personne ne va descendre de ce véhicule ». Le ton monte et Mariama Tata Bah se déchaine : « Ne nous parle plus sur ce ton. Tu n’as pas le droit de nous parler comme ça. Même devant ton ministre je peux le réitérer, vous pouvez aller avec eux ». Un autre agent temporise : « Je vous comprends madame. Calmez-vous ! Nous ne sommes pas vos ennemis. Je vous supplie, revenez dans une heure. »

Gazés, dispersés dans le quartier, dépités et leaders politiques ont mis du temps à revenir au domicile de la Petite Cellule Dalein. Certains dont Oussou Fof ont été aperçus avec un taxi-moto. Et le prési du groupe parle-menteur Libéral-démocrate n’a pas du tout été tendre avec la gouvernance grimpante : « Dans ce pays on a l’impression d’être dans une jungle. Toutes les manifestations sont interdites, c’est une honte pour notre pays. Dans un pays normal on peut assigner ce gouvernement en justice. A chaque fois qu’on a envie de manifester, la police, la gendarmerie et même l’armée, avec une haine indescriptible et l’intention même de tuer se déchaînent. Je me demande ce que le président Alpha Condé souhaite avoir comme image du pays. L’objectif est de nous intimider, de nous empêcher d’exercer nos droits. Mais c’est peine perdue, car nous allons nous retrouver et définir un calendrier de manifs ». Dembo Sylla, vice-président de l’UDG, accuse les farces de l’ordre de militantisme : « Ces gens ne sont ni policiers, ni gendarmes formés pour le maintien d’ordre. Ce sont des militants du RPG arc-en-ciel. Mais tenons bon, le gouvernement est en perte de vitesse. Comme ils ne veulent pas de dialogue sincère avec nous, on leur montrera que nous avons le pays en commun ».