Le bras de fer entre le gouvernement et le Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée persiste. Les huit millions de francs glissants exigés par le syndicat comme salaire de base constituent le point d’achoppement. Ce 3 décembre à 9 heures, les élèves du lycée et collège publics Bonfi se sont déversés sur l’autoroute Fidel Castro pour protester contre la perturbation des cours, en scandant : « Alpha Zéro ». La circulation a été momentanément interrompue. S’en est suivi un échange de gaz lacrymogène contre cailloux entre agents de forces de sécu-risquée et manifestants. Lorsque les policiers ont fait demi-tour, les jeunes ont bloqué la circulation comme ils pouvaient, notamment en déversant des ordures et des pneus, et déchiré des affiches. Peu après, ils ont brûlé les déchets, juste avant l’intervention d’une équipe mixte de la police et de la gendarmerie. Les élèves ont pris la fuite et se sont retranchés dans les quartiers, la circulation est rétablie.

A Kaloum aussi, les élèves ont manifesté. De ce côté, les élèves mettent en cause le niveau des enseignants contractuels engagés par le gouvernement, en lieu et place des titulaires, en grève. Nombre d’entre eux n’ont pas de niveau ou ignorent tout simplement la pédagogie, soutient un jeune collégien. Le mouvement a tourné court. La police, mobilisée en nombre, a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Au marché Niger, un autre pick-up et à quelques mètres de là, aux abords de la mosquée sénégalaise, trois pick-up en attente.

Le début de la semaine dernière, les mêmes mouvements de protestations avaient agité la commune de Kaloum.

Yaya Doumbouya