En octobre 1992, l’ONU a adopté la Résolution 47/3 pour déclarer le 3 décembre de chaque année Journée internationale des personnes handicapées. Cette journée vise à promouvoir les droits et le bien-être de cette catégorie sociale à travers la sensibilisation des pouvoirs publics et de la population sur la situation des personnes handicapées. Cette année, le thème est : « Autonomiser les personnes handicapées, assurer leur participation et garantir l’égalité des chances pour tous ». En parlant d’autonomisation, l’association Wakilaré (courage), créée en 2016 réuni des handicapés pour leurs donner un avenir, loin de la mendicité. Ils fabriquent des chaussures, des saces en tissu, des couvres-bouteilles, des bavoirs, des tabliers etc. Fatoumata Binta Barry, couturière à Wakilaré. Clouée par la polio à 3 ans, elle a été recueillie, en 2014, par le centre Guinée solidarité à Mamou, centre qui recueille les handicapés dans le but de leur apprendre un métier. « C’est là que j’ai appris la couture. Ensuite je suis rentré à Conakry. Le promoteur de Wakilaré et le centre étaient en contact, il cherchait une couturière, alors le centre m’a recommandée ». A Wakilaré, Dame Binta Barry dit gagner sa vie, et voudrait voir augmenter le nombre de bénéficiaires. « Notre objectif est de faire bénéficier à d’autres handicapés, pour qu’ils quittent la rue. Si tu as tes facultés mentales, c’est que tu n’es pas handicapé. Il y a des choses qui tu pourras faire pour subvenir à tes besoins, au lieu de mendier. Le handicap physique n’est pas un obstacle infranchissable ». Fatou Binta Barry est mariée à un autre handicapé qu’elle a rencontré à Wakilaré, ils ont une fille.

Dans sa boutique, près de la Bicigui à Sandervalia, il y a Elisabeh Goipogui, volontaire assistante. Si Fatou Binta peut coudre, elle a des lacunes en design. Ce que Goipogui va combler : « Moi je dessine, je crée des modèles, et Fatoumata coud. Nous vivons de cette activité. J’ai envie de continuer avec wakilaré, j’ai une vision à long terme ».

L’Etat ne nous vient pas en aide, dit-elle, en tout cas pas encore. « Nous sommes invités à célébrer la journée des handicapés, mais c’est tout ».

Elisabeth Goipogui demande aux Guinéens d’acheter leurs produits, qui sont bon marché. C’est la seule manière de les aider à avancer. Les chaussures par exemple sont vendues à 39 000 francs guinéens, seulement.