Le ministre des Postes, télécomplications a été interrogé par les dépités, après son passage à l’Assemblée nationale. Il a vanté ses mérites, notamment avoir fait une percée dans le domaine de la téléphonie mobile, en couvrant tous les chefs-lieux de préfectures et sous-préfectures en 3G, et « environ 79% des 3 753 quartiers et districts du pays sont couverts par au moins un opérateur en 2G ou 3G ». Ou bien d’avoir atteint la barre de 12 millions d’abonnés en fin septembre 2018, contre 11 287 000 en fin décembre 2017. Et que le nombre d’abonnements Internet mobile, est de 3 771 709 utilisateurs à la fin 3ème trimestre 2018 contre 3 131 000 en fin décembre 2017.

Face aux dépités qui voulaient en savoir un peu sur les « écoutes », le ministre est resté droit dans ses bottes. « Il y a une différence entre l’écoute et l’interception légale. L’écoute est condamnée par la Constitution, le Code pénal. Vous-même avez voté la loi sur la protection des données à caractère personnel. Nul n’a le droit de faire intrusion dans les données personnelles d’un citoyen. Personne. Fut-il un ministre ». En fait, pour dire simple, la loi sur la cybercriminalité donne droit au régulateur d’intercepter de nombreuses informations dont l’historique d’appels téléphoniques ou la localisation des abonnés au moment des appels. Pour autant, il pourrait y avoir matière à s’inquiéter. Selon une source ayant requis l’anonymat, ces informations concernent toutes les activités réalisées par les abonnés des opérateurs téléphoniques. « Depuis la fin de 2017, ces informations sont automatiquement transmises aux autorités, au moment même où elles sont générées. Le système d’information de nos régulateurs est en mesure de donner une liste assez précise de nos fréquentations, de nos déplacements, des appareils qu’on utilise, voire même des sites internet que nous consultons. Ce n’est pas une écoute à proprement parler, dans le sens où personne n’écoute ce que vous dites. Par contre, la somme des informations à leur disposition peut dévoiler énormément de choses sur vous, à partir du moment où vous utilisez un téléphone portable ou une technologie GSM ».

Cette loi avait été dénoncée par les défenseurs des droits de l’homme, sous prétexte qu’elle viole l’intimité des individus. Mais elle a tout de même été votée par les dépités.