Cheick Affan avait à nouveau rendez-vous avec la justice ce lundi 17 décembre. Le “prédicateur” devait être fixé sur son sort, quant à la recevabilité ou non de la plainte du Ballet Citoyen sur son cas. Mais le tribunal a décidé de prolonger l’affaire jusqu’au 7 janvier prochain. Cheick Affan, poursuivi pour incitation à la violence ethnique et régionaliste et injures publiques a nargué le tribunal. Son avocat a informé à la dernière minute que son client est malade et se trouverait à l’hôpital. Un argument balayé du revers de la main par la partie civile : « C’est faux, il a refusé de venir. Il n’y a eu aucun bulletin qui l’atteste. Je ne crois pas que ce monsieur soit malade, à en juger par ses vidéos sur les réseaux sociaux. Il cherche à se moquer du tribunal » clame maitre Salifou Béavogui.

L’audience de ce lundi a donc duré moins de 15 minutes. La partie civile s’est appuyée sur la loi 037 sur la Cybercriminalité et les avis favorables rendus dans le dossier des communicants des parties politiques et du Gouv de Cona-cris (tous trimballés en justice par le Ballet Citoyen)  pour convaincre définitivement le tribunal de poursuivre l’affaire. Salifou Béavogui explique : « Par rapport aux exceptions soulevées, nous avons débattu, nous avons présenté  la loi spéciale sur la cybercriminalité qui ne prévoit aucune restriction en matière de cybercriminalité.  Nous avons également montré au tribunal des décisions intervenues sur les mêmes cas au tribunal de première instance de Kaloum. Ce qui signifie que le Balai Citoyen a la qualité d’agir en justice contre toute personne qui tient des propos haineux, ethnocentriques et qui sont de nature à troubler l’ordre public.  Nous avons besoin de la paix pour vivre. On ne laissera pas des personnes mal intentionnées se permettre d’utiliser les réseaux sociaux pour opposer les uns et les autres. D’ailleurs, depuis que cette procédure a commencé, Cheick Affan s’est tu et les choses ont fortement diminué, c’est ça aussi l’avantage ».  

Le parquet, qui était pourtant favorable à l’abandon de l’affaire lors de la précédente audience, s’est rétracté. Joséphine Loly Tinkiano a admis que la loi sur la cybercriminalité n’interdisait pas au Ballet Citoyen d’ester en justice contre les promoteurs de la violence : « Selon les accusations portées contre le prévenu, c’est cette loi qui s’applique. Elle ne prévoit aucune restriction, donc à partir delà, le parquet poursuivra l’action. J’invite également monsieur le juge à aller sur le fond du dossier ». Le juge Amadou Kindy Baldé a renvoyé l’affaire au 7 janvier prochain.

Yacine Diallo