Mardi 15 octobre, lendemain de manifs à l’appel du FNDC pour défendre l’actuelle Constitution qu’Alpha Grimpeur et sa mouvance ont la ferme volonté de supprimer au profit d’une autre qui lui permettrait de s’éterniser à Sékhoutouréya après 2020. Une journée de protestation émaillée de violences en haute banlieue notamment sur la Route Leprince où on annonce au moins 6 morts selon un bilan non officiel. 5 jeunes tombés sous les balles à la transversale n°8, à Wanindara et à Cosa à Cona-crime et un pandore au centre-ville de Mamou. Le goubernement quant à lui continue à se cramponner à son bilan de deux décès. Justement à Wanindara où deux des jeunes ont péri par balle, il y a toujours de l’électricité en l’air. Les accrochages entre jeunes et flics se sont poursuivis sans répit. Entre la T5 et le carrefour-marché, la flicaille, déployée en grand nombre empêche les manifestants d’ériger des barricades. Jets des pierres contre gaz lacrymogène et coups de feu. Les course-poursuites se prolongent jusque dans les quartiers. Un jeune touché par une grenade lacrymogène tout près de l’oreille est soigné actuellement dans une clinique de la place. De l’autre côté, sur la route qui mène vers Kissosso, la famille d’une des victimes d’hier soir accuse les flics de les avoir brutalisé devant le domicile familial, alors que les condoléances d’usage s’y effectuaient. Le père de famille, la cinquantaine, vendeur de ciment au rond-point de la T5 serait blessé au pied et transporté à l’hôpital selon un témoin. Actuellement, les flics eux-mêmes empêchent toute circulation. Même les nounous qui voulaient se rendre au marché ont été sommées de rebrousser chemin. Quand nous écrivions ces lignes (11h40), boutiques, magasins, stations-service et pharmacies étaient fermées. La circulation complètement coupée. Pour le moment, les jeunes et les flics se surveillent et des tirs sporadiques retentissaient dans le quartier.

Yacine Diallo