Des ONG de défense des droits de la femme ont fait un sit-in devant le mystère de la justice ce vendredi 13 décembre. Motif, dénoncer la lenteur de la justice dans le traitement du dossier de Dame « X », vendeuse de friperie au centre-ville de Siguiri, qui aurait été victime d’un viol collectif par des bidasses à quelques pas du camp d’infanterie militaire de la ville.

C’est une affaire digne d’un mauvais film. Le drame se serait déroulé à Siguiri au mois de mai dernier. La victime accuse une certaine Nialen Touré d’avoir commandité cet acte. Cette dernière serait la jeune sœur du commandant adjoint du camp militaire de Siguiri.
Courant mai 2019, un problème de créance s’est posé entre dame x et Nialen Touré. La victime se trouvant à Cona-cris, aurait acheté de la marchandise pour dame Touré. Une fois à Sguiri, Dame « X » n’aurait pas reçu tout son argent. Elle décide alors de ne pas livrer toute la marchandise, le temps que sa ‘’copine’’ dépose la somme restante. Entre temps, elle est victime de cambriolage. Cette marchandise qu’elle gardait par devers elle et une importante somme d’argent seront volées. Quelques jours après, un charretier vient chez elle de la part de dame Nialen Touré. Selon lui, cette dernière lui aurait demandé de transporter des affaires qui se trouvaient chez Dame « X », au prétexte que c’est chez elle. Le jeune est mis au mis aux arrêts, l’affaire transportée devant la justice. Mais on ne sait par quel moyen le dossier est transféré dans le camp militaire. Dame « X » est sommée de se rendre au camp où elle sera détenue jusque tard la nuit. A sa sortie, elle tombe sur un groupe de militaires. Elle est agressée et violée pendant plusieurs heures et filmée. D’après la plainte qu’elle a porté plainte, c’est Nialen Touré en personne qui lui aurait donné l’enregistrement vidéo.

Depuis, la victime se bat pour obtenir justice. En vain ! D’ailleurs elle est confrontée à toute sorte de menaces venant de Nialen Touré et de sa famille. Mais dernièrement, elle a bénéficié du soutien de certaines ONG de défense des droits de femmes. Ce 13 décembre, une trentaine de nounous étaient en sit-in devant le siège du mystère de (l’in)justice pour fustiger la lourdeur de Daùe Thémis. Dès 10 h 30minutes, elles ont commencé à crier : ‘’Le viol collectif est une abomination’’ ; ‘’Le viol est un crime’’ ; ‘’Justice pour dame x’’ ; ‘’La peur doit changer de camp’’ ; ‘’La victime ne devrait pas avoir peur’’ ; ‘’ Ou est l’Etat ?’’ ; ‘’Ou est la justice ?’’ ; ‘’Halte aux paroles, place aux actes’’. Dans une déclaration lue devant le directeur national des Affaires juridiques par Moussa Yéro Bah, les activistes demandent la justice guinéenne de hâter les pas : « Nous, activistes réclamons que la justice se rende dans un délai raisonnable dans le total respect des principes énoncés à l’alinéa 2 de l’article 9 de la Constitution. Dans cette malheureuse affaire, nous réclamons tout simplement l’application de l’article 23 du Code de justice militaire ».
Ces activistes qui condamnent ce qui est arrivé à Dame « X » du fait de sa volonté d’obtenir justice, promettent de « continuer à défendre les principes sacro-saint du respect de la dignité humaine pour que plus jamais ça les victimes de violences sexuelles ne soient coupables des agissements du ou des violeurs ».

En réponse, Alpha Saliou Barry, représentant du ministre de (l’in)justice a promis que le dossier connaitra son épilogue quoi qu’il arrive : « C’est ce soutien qu’on attend de vous. Nous avons l’obligation de vous dire où nous en sommes. Les évènements ont eu lieu à Siguiri, nous avons interpellé le procureur, il a saisi la brigade de recherche de Kankan. Mais la modification du personnel judicaire de Siguiri a causé un retard dans l’enquête. Le procureur de Siguiri est muté à Pita. Nous avons d’autres difficultés parce que la vidéo qui a été présentée n’est filmée que de dos. Ce n’est pas aisé de les identifier. Des expertises semblent être nécessaires pour leur identification. De toutes les façons, la procédure se poursuit, ne pensez pas qu’elle est à l’arrêt. Cette affaire nous fait autant mal que vous ». Ce sit-in a connu également la présence de certaines nounous de l’UFDG, notamment l’épouse de La Petite Cellule Dalein Diallo Halimatou Dalein Diallo.

Yacine Diallo