Les audiences criminelles se sont tenues au tribunal de première instance de Dixinn, ce 3 décembre. Au rôle, trois dossiers de viols, parmi lesquels celui de Aboubacar Sidy Diallo. Ce dernier est accusé d’avoir abusé de mademoiselle Amadou Yéro Bah.

Les faits remontent au 26 avril 2017. Amadou Yéro Bah, 17 ans au moment des faits, apprentie couturière, revenait de l’atelier vers 22 heures. Elle est soudainement interceptée par un inconnu et trainée vers un lieu sombre. Selon le témoignage de la victime, l’homme détenait une arme blanche et menaçait de la poignarder au cas où elle ne se déshabillait pas. Elle obtempère et se fait violer deux fois : « Il m’a dit que je refusais de sortir avec tous les garçons du quartier qui me draguaient. Il a réussi à me déshabiller avec son couteau. Il m’a envoyé dans un couloir, retiré mon téléphone et m’a violé. Quand il a voulu s’enfuir, je me suis accroché à lui. Il m’a fait tomber et m’a violé à nouveau, avant de jeter mon téléphone. J’ai crié, il a fui. Mais des citoyens du quartier qui venaient à mon secours l’ont vu s’enfuir. Le lendemain, nous sommes allés porter plainte ».

L’accusé ne nie pas complètement les faits. Mais Aboubacar Sidy Diallo jure qu’elle était consentante : « Elle était d’accord et n’a opposé aucune résistance ». Alors pourquoi vous ne l’avez envoyé dans votre chambre ? demande le pro-crieur Boubacar 1 Bah. « Je ne l’ai pas envoyé parce que je suis avec mes frères dans la même chambre et la cour était fermée » répond l’accusé.

Dans ses réquisitions, le Pro-crieur n’est pas allé de main morte. Il demande au tribunal de retenir l’accusé dans les liens de la culpabilité : « Les faits sont évidents, Boubacar Sidy Diallo est fautif. A l’époque des faits, la victime était mineure de 17 ans. Dans ce cas de figure, l’article 268 du Code pénal est applicable. Pour la répression, qu’il vous plaise de le condamner à 10 d’emprisonnement. En le faisant, vous aurez rendu service au droit ».
L’avocat de la défense a plaidé coupable. Mais Labila Michel Sonomou demande au tribunal la clémence : « Mon client n’est pas un habitué des faits. Son casier judiciaire est vide. Il a fait une erreur c’est vrai, mais nous sollicitons votre clémence en lui faisant bénéficier de larges circonstances atténuantes ».
L’affaire est renvoyée au 17 décembre pour le délibéré.

Yacine Diallo