Dès la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle, validant ainsi l’élection du Prési Alpha Grimpeur, des jeunes du quartier Bantounka 1 ont envahi les rues ce samedi 07 novembre. Remontés par l’arrêt de la Cour, ils ont érigé au moins trois barricades avec de gros troncs d’arbres, des tables et des blocs de pierres sur la route qui mène à Conteya (vers l’université Koffi Anan). Ils ont aussi enflammé des pneus sur la chaussée, en lançant des injures insoutenables à l’endroit du Prési Alpha Grimpeur, de l’État, de la Ceni et de la Cour constitutionnelle.

A 300 mètres de là, au marché “Foulbhés”, où les nounous se sont dépêchées de déguerpir, les jeunes ont voulu ériger des barricades à seulement 150 mètres du Point d’appui (PA), dont l’accès est bouclé par trois véhicules de police avant d’en être dissuadés par une jeune fille : “Arrêtez ! Ce que vous faites n’est pas bon. Ils ont fini de faire ce qu’ils voulaient, on n’y peut rien. Donc, si vous provoquez les agents, ils vont venir nous traquer jusque dans les maisons et nous tuer, tuer aussi nos enfants. Laissez tomber ! ” Cet appel ne les a convaincus qu’un moment. Sitôt partie, les jeunes ont brûlé des pneus en demandant aux automobilistes venant de Petit-Simbaya ou de Cosa de rebrousser chemin. Par la suite, ils ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène.

Sur l’Axe Bambéto-Cosa-Enco 5, la circulation reste morose. Quelques taxis, minibus et des automobilistes circulent. Le commerce clos. Les bidasses règlent la circulation. On peut noter un dispositif de sécurité réduit, composé d’un camion de flics, un pick-up de pandores et deux autres de bidasses dont un de l’armée de l’air. Un jeune étudiant, rencontré à Bandounka 2 et ayant requis l’anonymat, dit ne pas être surpris de la décision de la Cour constitutionnelle. “Je ne m’attendais pas à autre chose. La Cour constitutionnelle n’a fait que rejeter les requêtes des candidats plaignants et valider la victoire du Président Alpha Condé, en annonçant presque les mêmes chiffres que la Ceni. La Guinée est mal partie, car les gens souffrent énormément avec ce régime.”.

Yaya Doumbouya