Le 18 novembre, Boubacar Baldé, coordinateur du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) de l’antenne de Sonfonia Gare 2, assassiné le 21 octobre par les Forces de Défense et de Sécurité a été inhumé au cimetière du quartier. Les parents, amis et une délégation de la coordination nationale du FNDC conduite par le coordinateur Abdourahmane Sanoh étaient mobilisés pour rendre un dernier hommage au défunt.

C’est la tristesse et la consternation à la maison mortuaire. Les amis, parents du défunt étaient inconsolables. Tout le monde s’accorde à dire que Boubacar Baldé était un jeune sympa, gentil rassemblait la jeunesse autour de lui. Il n’était pas violent. Il était plutôt porteur d’idées et n’aimait pas l’injustice. D’ailleurs, selon les témoignages, Boubacar a été tué lorsqu’il tentait d’aider un jeune blessé par balles.

Son père, Issaga Baldé, comme toutes les victimes, s’en remet à la volonté de Dieu. Puisqu’il n’attend rien de la justice guinéenne, en tout cas, sous le règne du prési Alpha Grimpeur. « Je ne pardonne pas à ceux qui ont tué mon enfant. Je prie Allah qu’il donne le paradis à mon fils Boubacar Baldé ». Issaga Baldé perd ainsi son premier fils. « Lorsqu’on l’a tué, j’étais au village. Mais à l’approche des élections, je l’ai appelé au téléphone pour lui dire de faire attention en cette période de tension électorale. Il n’était même pas dans un endroit où il y avait des troubles lorsqu’on a tiré sur lui. Dieu a voulu que ce soit moi qui l’inhume et pas le contraire. C’est triste, mais je m’en tiens à sa volonté. Ainsi il a décidé, mais je ne pardonnerai pas les tueurs de mon fils »

Abdourahmane Sanoh a indiqué que sa présence, c’est non seulement pour compatir et manifester sa solidarité. « C’est une situation qui est de nature à mettre en colère. Parce qu’il est inadmissible et incompréhensible qu’un Etat se livre à des actes d’assassinats contre les fils de la nation. Ce sont des situations extrêmement difficiles. Nous ne nous mettrons pas dans la logique de la vengeance, ce que nous pouvons, c’est de continuer le combat. Il faut que justice soit rendue à toutes les familles des victimes. On ne peut leur rendre justice que lorsqu’ils sont honorés de la victoire de notre combat. Nous devons espérer, continuer le combat, pour que la Guinée soit libérée de ce genre de situation, quels que soient les gens qui nous dirigent. La Guinée doit appartenir à toutes ses filles et tous ses fils. Tout le monde doit être égal et cela passe par la justice. Nous venons accompagner notre martyr en promettant que son martyr ne le sera pas pour rien ».

Ibn Adama