L’année 2020 aura vécu avec son lot d’événements heureux et malheureux. Au gré des compétitions sportives, nous avons applaudi les victoires de nos sportifs, et accusé le coup à la suite de leurs insuccès. Si l’année qui s’achève a enregistré quelques maigres satisfactions, globalement notre sport marque le pas en raison de facteurs de blocage identifiés. C’est un domaine dans lequel le gouvernement post élection du 18 octobre est fermement attendu. La nouvelle année qui s’annonce devrait maintenant voir poser les actes novateurs du sport guinéen.

La tâche qui attend le locataire du ministère des sports est très ardue. La remise en ordre espérée passe indubitablement par un agenda de priorités, qui sont entre autres, le suivi de la promulgation du projet de loi sur la réforme du sport, qui devrait établir le cadre légal et réglementaire de l’organisation et de la promotion du sport dans notre pays. Tant que ce cadre légal ne sera pas formalisé, aucune politique sportive ne prospèrera.

Jusqu’à présent, l’on assimile à tort la gestion du sport à des questions informelles. Par la force des choses, loin d’être un simple loisir ou une distraction, la gestion du sport est devenue très complexe. Elle implique une multitude d’activités, qui exigent des compétences bien spécifiques. L’administration du sport ne s’improvise plus. De ce point de vue, le pays dispose des ressources humaines qualifiées pour mener à bien la politique souhaitée. A l’instar des autres secteurs d’activité, les compétences sont marginalisées et disséminées dans d’autres départements. Raison pour laquelle un inventaire exhaustif est à faire pour identifier systématiquement tous les spécialistes et techniciens de sport, les administrateurs de sport formés sur place et à l’étranger, afin qu’ils animent les structures du ministère des sports. C’est seulement à ce prix que la rupture et le changement prônés verront un début de mise en œuvre.

Nos décideurs devraient enfin comprendre que le manque de performances de nos sportifs n’est nullement le fruit du hasard, mais bien la résultante de l’absence d’une stratégie bien affinée. Lorsque l’on aura compris la nécessité de pratiquer une gestion axée sur les résultats, nous enregistrerons à coup sûr beaucoup plus de succès. En plus de cette exigence, nos techniciens et spécialistes de sport devraient se faire de plus en plus entendre. Il est incompréhensible de voir chaque année le sport guinéen présenter invariablement le même bilan globalement négatif, sans assister à leur réaction. Ils devraient davantage s’impliquer dans l’analyse de cette problématique, et soumettre leur contribution à nos décideurs.

De façon générale, c’est la famille sportive qui est interpellée pour jouer sa partition. Partant du principe que chacun peut un peu, nul ne devrait sous-estimer ce qu’il représente. Nous sommes ainsi, tous concernés face au devenir du sport. Le devoir patriotique nous commande, d’attirer l’attention de nos décideurs sans attendre d’être sollicités.

Thierno Saidou Diakité