Des militaires ont été arrêtés au Niger après une « tentative de coup d’État » dans la nuit de mardi 30 à mercredi 31 mars, a affirmé une source sécuritaire à l’Agence France-Presse. « Il y a eu des arrestations parmi les quelques éléments de l’armée à l’origine de cette tentative de coup d’État. Ce groupe de militaires n’a pas pu s’approcher du palais lorsque la garde présidentielle a riposté », a-t-elle continué en affirmant que la situation était « sous contrôle ».

« Des tirs nourris », y compris à « l’arme lourde », ont été entendus dans le secteur de la résidence présidentielle, à Niamey, avaient raconté des riverains, un peu plus tôt, à l’AFP. « C’était vers 3 heures, nous avons entendu des tirs d’armes lourdes et légères, et cela a duré quinze minutes avant de cesser, suivi de tirs à l’arme légère, tout a ensuite cessé », a expliqué un habitant du quartier du Plateau, qui abrite les bureaux et la résidence présidentielle. « Les tirs ont duré une vingtaine de minutes », selon un autre témoin. « Les tirs étaient intenses, il y avait des armes lourdes et des armes légères », a témoigné une troisième personne. Selon le journal en ligne ActuNiger, « la situation est redevenue calme aux environs de 4 heures ». Des vidéos de quelques secondes ont vite été postées sur les réseaux sociaux, sur lesquelles on entend des tirs sporadiques de rafales dans le noir total. L’authenticité de ces vidéos n’a cependant pas pu être établie dans un premier temps.

Aucune source officielle n’était disponible pour confirmer ces tirs, qui interviennent avant l’intronisation, prévue pour vendredi à Niamey, du nouveau président élu, Mohamed Bazoum, très proche du chef de l’État sortant, Mahamadou Issoufou. Son rival, l’ex-président Mahamane Ousmane, conteste les résultats du scrutin et a revendiqué la victoire. Il a appelé à des « marches pacifiques » dans tout le pays. Dans la capitale, Niamey, la marche prévue mercredi par l’opposition a été interdite mardi par les autorités. L’histoire du Niger est jalonnée par les coups d’État. Le dernier date de février 2010 et avait renversé le président Mamadou Tandja.

Le Monde avec AFP