Au quartier Kipé, dans les environs du lycée du même nom, la maison d’Alpha Amadou Sank
Diallo risque l’effondrement. Les travaux d’un excavateur de l’entreprise Conico, engagée
pour la construction d’un immeuble dans le voisinage, sont à l’origine du sinistre.

La nuit du 16 au 17 avril, à 2h, la concession d’Alpha Amadou Sank Diallo a failli s’écrouler
sous les coups d’un excavateur, pendant que tout le monde dormait. L’effondrement du mur
de la clôture a réveillé la maisonnée. « Après avoir entendu le bruit, je me suis précipitée pour
réveiller mon mari. Ensuite, j’ai constaté qu’il n’y a plus d’eau au robinet, les conduites avaient
pété. Avant-hier, j’ai alerté les travailleurs sur le chantier que la maison tremblait. Ils ont
répondu qu’ils s’acheminaient vers la fin des travaux. Ils refusent de nous dire à qui appartient
le chantier », explique Marliatou Baldé.

Ces travaux de construction d’un immeuble, dans le voisinage, ont démarré bien avant le
Ramadan. A la première semaine, « nous avions été inondés de poussière, dérangés par le
bruit des engins, nuit et jour. L’effondrement du mur de la cour a endommagé la tuyauterie,
les évacuations des sanitaires (WC). Le sol et les murs de la maison sont fissurés », constate
Alpha Amadou Sank Diallo. Il reproche au conducteur de la machine d’avoir fait la sourde
oreille. « Je lui ai demandé de suspendre les travaux, en vain. Vers 2h du matin, le mur de la
cour, situé à deux mètres de celui de la maison, s’est écroulé. Le soubassement de la maison
reste suspendu. Les autorités ont constaté les dégâts », ajoute-il.

« On avait bien taillé la partie, mais quand un accident arrive, on n’y peut rien, répond le mis
en cause, Zakari Ismaël. On a laissé un espace entre le mur et le chantier, mais le sol est très
fragile. C’est un bloc de pierre qui a provoqué l’effondrement. Sinon, on a l’habitude d’aller
beaucoup plus en profondeur ».

Arrêt des travaux

Des cadres et experts du ministère de l’Habitat, accompagnés des gendarmes, ont débarqué
sur les lieux, le 17 avril. Sur place, une grande partie du soubassement de la maison est
visible. Les locataires ont été évacués. Ferme consigne : ne rien déplacer au risque de voir la
maison s’écrouler. « La situation est extrêmement dangereuse », alerte Moussa Bayo de
l’Inspection générale du ministère de l’Habitat. Il invite les experts à réaliser « un bon
sondage » et à déposer le rapport à la Direction de l’inspection générale. « Après, nous allons
recommander les types de travaux d’urgence à opérer.» Moussa Bayo a aussi instruit les
gendarmes de saisir la machine à l’origine du sinistre.

La Direction nationale de l’Architecture, du logement et de la construction a aussi dépêché
une mission sur place. Elle a relevé des fissures sur le mur du salon, dans la cuisine, au
balcon, dans les toilettes externes. Aussi, des fissures ont été observées au sol, derrière la
maison. Lansana Camara, cadre de ladite Direction, a ordonné l’arrêt des travaux sur le
chantier, aux maîtres d’ouvrage et d’œuvre à se présenter à son bureau.
« La maison est inhabitable pour le moment, on se demande où dormir », s’alarme Alpha
Amadou Sank Diallo. La direction de l’entreprise Conico envisage de bâtir un mur de
soutènement près de la maison. Joint au téléphone le 22 avril, Alpha Amadou Diallo indique
que des travaux d’urgence sont en cours, afin d’éviter l’effondrement de la maison.

Yaya Doumbouya