Comme le mardi dernier, l’opposition respire-lacrymogène n’a pas pu battre le pavé, ce 30 octobre. La marche projetée sur l’autoroute Fidel Casse-trop a été tout simplement tuée dans l’œuf par les hommes du général ‘’Bafoué’’. Très tôt le matin, les flics ont bouclé toutes les issues menant au domicile privé du chef de pile de l’opposition, empêché tout regroupement aux alentours. La Petite Cellule Dalein et ses pairs, impuissants ne pouvaient que constater la hargne des farces de l’ordre. Près d’une trentaine de véhicules mixtes (police-gendarmerie) étaient alignés entre la Belle-vue et le domicile de la Petite Cellule qui aurait passé la nuit ailleurs. Le chef de pile de l’opposition a tenté à puiseurs reprises de faire changer d’avis les flics : « Vous êtes là pour assurer la sécurité des citoyens et non pour être une source d’insécurité pour eux. Arrêtez d’obéir à un ordre illégal. Les ordres qu’Alpha Condé vous donnent sont illégaux. Ils sont contraires à la constitution et aux lois de la République ». Stratégies non payante. Il a été confiné chez lui en compagnie d’autres leaders.
A défaut de rallier le carrefour de la Tannerie, point de départ de la marche, via Bambéto-Cosa, la Petite Cellule et ses pairs, entourés de quelques militants ont improvisé un sit-in au carrefour menant à son domicile. Mais celui-ci fut de courte durée, une incompréhension entre militants qui voulaient forcer les barrages et flics a poussé ces derniers à disperser le groupe à coup de grenades lacrymogènes. C’était le sauve-qui-peut. Cette stratégie de confinement, le Bafoué de la Police la trouve judicieuse : « Le mardi dernier le chef de file de l’opposition a été victime de tir de projectile, il y’a eu des impacts sur son véhicule de commandement. Il a dit qu’il est victime de tentative d’assassinat, ce qui est trop pour une personnalité de sa trempe. C’est pour cela que nous avons jugé nécessaire qu’il ne sorte pas aujourd’hui du périmètre de son quartier puisque le cas du mardi est pendant devant la justice. Pour ne pas qu’on se retrouve devant les mêmes faits vu qu’il est très populaire. Moi je maîtrise mes hommes, j’ai le temps de les fouiller, mais je ne peux pas maîtriser la foule qu’il déverse sur la route. Donc il faut que le chef de file de l’opposition accepte de rester avec nous. Il est donc préférable qu’il ne sorte pas, pour ne pas qu’on charge et que sa personne soit atteinte. Il est désormais du devoir de l’État de protéger le président de l’UFDG parce que jusqu’à preuve du contraire l’État est responsable de tout ce qui arrive ». La Petite Cellule Dalein lui se moque de cette ligne de défense du général Bafoué : « C’est ridicule ! Actuellement les militants attendent de voir leurs leaders et je ne suis pas en insécurité avec eux. La source d’insécurité pour moi et pour le peuple c’est Bafoé et ses hommes, c’est Alpha Condé et son gouvernement. Moi je suis en sécurité parce que je jouis auprès de la population d’une confiance totale et d’une crédibilité sans faille. La population est à mes côtés et c’est elle qui me protège. Ce ne sont pas les forces de l’ordre qui constituent pour moi la source d’insécurité ». Et le chef de pile de l’opposition d’appeler à la résistance : « C’est la volonté des autorités d’imposer au peuple la violence pour le troisième mandat qui explique cette mobilisation des forces de l’ordre pour nous empêcher d’exercer nos droits les plus élémentaires. Mais nous ne reculerons pas, que chaque citoyen se défende là où il est parce qu’une dictature est en train de se mettre en place. Je suis heureux de constater que les Guinéens sont mobilisés pour dire “non”. Je pense que la manifestation a été un succès. Nous sommes des républicains, nous usons de nos droits conformément à la loi. C’est le pouvoir qui viole la loi et les accords. Mais on résistera pour faire tomber cette dictature ».
En fin d’après midi, la circulation était bloquée à plusieurs endroits de la route Leprince.
On parle déjà d’un mort, un jeune qui aurait reçu une balle à Bambéto et de plusieurs blessés lors des affrontements avec les farces de l’ordre.