Le vendredi 23 novembre, le collectif d’avocats des citoyens de Kipé II menacés de spoliation de leurs domaines a déposé une requête au tribunal de Dixinn. Dans le document, il sollicite une validation des arrêtés, les titres de propriétés, les titres fonciers et autres document relatifs à la propriété accordée aux différents occupants des lieux. Une demande qui n’est pas fortuite, aux dire de Maître Paul Yomba Kourouma, membre du collectif, qui estime que l’Etat guinéen ne dispose d’aucun document pour soutienir sa prétention. «Vous avez dû remarquer que dans cette affaire l’Etat n’attache aucun crédit à la bataille judiciaire qui est déclenchée, parce qu’il ne s’y attendait pas. Il avait voulu juste user de ses privilèges d’action d’office, des décisions exécutoires, sa puissance publique, de l’argument de la force pour déguerpir des citoyens que lui même a régulièrement installé. Et avec tout ce vacarme, l’Etat n’a pu produire aucune pièce attestant du classement de cette zone et sa propriété même des lieux». Chose paradoxale, l’Etat avait aménagé les lieux, effectué des installations telles que l’électricité ou le système de pompage attestant que les lieux étaient destinés servir d’habitation. Selon l’avocat, il souhaiterait plutôt allouer le domaine à une société de téléphonie de la place.

L’audience a été renvoyée aujourd’hui une cinquième fois. Si certains plaignants commencent à perdre patience, leur avocat, lui, tient au respect de la procédure. Me Paul croit dur comme fer en ses chances de l’emporter. L’avocat commis par l’agent judicaire de l’Etat a préféré s’éclipser dès la levée de la séance sans réagir. L’audience est renvoyée au 7 décembre prochain.