Après l’installation des exécutifs communaux et son cortège de violences à l’intérieur du pays, c’est au tour de la capitale Cona-cris de connaître les nouvelles têtes d’affiche des cinq communes. Cette épreuve a commencé par les communes de Kaloum, de Matam et de Dixinn, ce vendredi 16 novembre. Dans la commune de Dixinn, la bataille a opposé les deux principaux partis politiques du pays. Le RPG arc-en-ciel, mené par le député Aboubacar Soumah et l’UFDG à travers l’ancien prési de la délégation spéciale, Mamadou Samba Diallo. Le climat était serein dans la salle. Un conseillé de l’UFDG, dont le candidat était pourtant loin d’être le favori ne cachait pas son optimisme : « Le monde sera surpris aujourd’hui ». A l’issue du vote des 37 conseillés, Mamadou Samba Diallo de l’UFDG a été propulsé à la tête de la mairie, avec 23 voix contre 14 pour son challenger Aboubacar Soumah, qui avait pourtant assuré sur le réseau social Facebook que son élection n’était plus qu’une question d’heures. Alors que la partie était âprement disputée, l’UDG de Sylla futur hic, faiseur de roi, ne s’était pas prononcée. Et les « mauvaise langues » prêtaient à Mohamed Lamine Sylla, tête de liste du parti, l’intention d’être maire. Mais voilà que le duo UFDG-UDG, accompagné des autres “petits” partis a enlevé au RPG toute chance de diriger la mairie. La stratégie ‘’du tous contre le RPG’’.
Pour les postes de maires adjoints, le parti au pouvoir a encore mordu la poussière. Mohamed Lamine Sylla de l’UDG a battu les candidats du RPG avec 21 voix contre 8 pour Amadou Paloma Touré et 5 voix pour Oumar Sidibé. Le poste de 2e vice-maire est revenu à Amadou Paloma Touré du RPG arc-en-ciel, 31 voix contre 3 pour Laye Djiba Cas-marrant, un autre candidat du RPG. Ibrahima Sory Cas-marrant de l’UFDG a raflé le poste de 3e vice-maire et le 4e vice-maire est revenu à Bemba Laye Cas-marrant de l’UDG avec 18 voix.
Après sa défaite, Aboubacar Soumah a fait profil bas : « La démocratie a gagné, je félicite les heureux élus. En tant que conseiller et appartenant à la population de Dixinn j’apporterai ma modeste contribution de façon sincère, honnête et patriotique dans le cadre du développement de Dixinn. La paix coûte cher. Si c’est à cause d’Aboubacar Soumah que le pays va prendre feu, Aboubacar Soumah est prêt à céder. Politiquement vous comprendrez après moi. Mais je me met à la disposition de la nouvelle équipe ».
Pour ses premiers mots en tant que maire élu, Samba Diallo l’a joué modeste. « Une page est tournée aujourd’hui. Plus de dix ans de délégation spéciale, plus de dix mois sans maire. Avec cette nouvelle équipe, Dixinn entre dans la légitimité. C’est la démocratie qui a gagné et non un parti politique ».
Il invite également les conseillés, Aboubacar Soumah en premier, et les citoyens de Dixinn à oublier la politique, la division et à se mettre au travail pour le développement de leur commune : « A l’ensemble des conseillers, j’ai besoin de la compétence de chacun, à commencer par Aboubacar Soumah à qui je dois du respect. Il a été un compagnon, c’est la politique qui nous divise. J’ai besoin de lui parce qu’il a une expérience. Chez moi une fois à la mairie, l’ethnocentrisme et la politique n’ont pas de place. La politique se fera en ville, quand nous sommes ici c’est l’équipe dirigeante qui se retrouve. Notre devoir est de réconcilier les citoyens de Dixinn. Sans paix il n’y a pas de développement ».
La visite que le prési Alpha Grimpeur a rendue à la bosse de l’UDG hier soir n’aura donc pas suffi pour battre l’UFDG. Oussou Gaoual Diallo jubile : « Ce qui s’est passé à Dixinn est le bon retour de la loi, de la justice et du choix des citoyens de cette commune. Dès le début du scrutin du 4 février, ils avaient choisi massivement le candidat de l’UFDG. Mais pour des combines politiciennes, on a voulu travestir le vote. Nous sommes donc heureux du rétablissement de cette dignité par la volonté des conseillers communaux à qui nous disons merci ».