Les opposants au régime Alpha Grimpeur ont manifesté ce jeudi 15 novembre. Malgré l’interdiction de toute manifestation, ils ont marché sur l’autoroute Leprince. Ils ne digèrent toujours pas la manière dont les exécutifs communaux ont été installés, mais surtout l’assassinat de leurs militants pendant les manifestations. Les leaders de l’opposition respire-lacrymogène s’étaient donnés rendez-vous au rond-point Cosa pour rallier l’esplanade du stade 28 septembre, via Bambéto et Hamdallaye. Mais le scénario de la journée a mis du temps à se dessiner. Le chef de pile de l’opposition en sejour à l’étranger depuis quelques jours, c’est Oussou Fof, prési du groupe parle-menteur Libéral-démocrate qui a dirigé le cortège. A ses côtés Mohamed Lamine Kaba du parti FIDEL, Abdoulaye Kourouma du RRD, Ibrahima Sory Diallo du BOC…et d’autres dépités de l’UFDG, notamment Oussou Gaoual et Cellou Ta-baldé. 11h, la marche démarre, des centaines de personnes déferlent vers Dixinn. De Cosa à Hamdallaye-pharmachie, les manifestants ont chanté, dansé et scandé leurs slogans habituels : ” Alpha assassin ” ; ” Alpha criminel ” ; ” Justice zéro ” ; ” Justice pour nos morts”. Les flics qui ont tenté d’étouffer la marche à Hamdallaye-pharmacie ont été repoussés par un groupe de jeunes surchauffés. Ils se sont repliés au Carrefour-concasseur pour attendre les marcheurs avec un renfort impressionnant. Les leaders de l’opposition ont préféré stopper la marche à Hamdallaye-pharmacie, disent-ils, pour éviter l’affrontement. C’est Oussou Fof qui s’est adressé aux militants : « Aujourd’hui c’est un grand jour, le monde entier regarde la Guinée. On s’est rendu compte que nous avons des militants pacifiques, capables de manifester sans violence. Cela démontre que ce sont les forces de l’ordre qui sont à l’origine des problèmes à chaque fois qu’il y a manifestation. Pour nous c’est un véritable succès. La manifestation s’arrête ici, ne donnons pas l’impression que nous sommes violents. Bafoé et ses hommes sont payés pour tuer, blesser et tirer du gaz lacrymogène. Rentrez tranquillement chez vous ». Et puis ils ont rebroussé chemin.

Non contents de la décision d’arrêter la manif, des jeunes ont barricadé la route, brûlé des pneus à Hamdallaye, à Bambéto et ont empêché toute circulation à Cosa. Ils se sont également affrontés avec les flics : jets de pierres contre grenades lacrymogènes.

Sur la route Leprince ce jeudi, les activités étaient au ralenti. Boutiques, magasins et stations service étaient pratiquement fermées.