La famille de Mamadou Cellou Diallo, 98e victime des manifs politiques depuis l’avènement à la magistrature suprême du prési Alpha Grimpeur, tient à trouver son bourreau. Ce lundi, 5 novembre une plainte contre X et spécifiquement contre le général Bafoué, patron des unités d’interventions de la police a été déposée au tribunal de première instance de Dixinn pour assassinat, violation de domicile, torture, séquestration. Mamadou Cellou Diallo, chauffeur de profession a été assassiné par balle à Bambéto, le 30 octobre dernier, alors qu’il rentrait chez lui après un voyage en provenance de Labé. Selon l’avocat de la famille de la victime, des témoins qui ont assisté à la scène sont formels, le coup de feu fatal a été dégainé par un flic. Ce qui expliquerait en partie la plainte contre le général Bafoué : « C’est lui qui est le Commandant des unités d’intervention. Il y a eu l’assassinat d’un concitoyen, on avait arrêté à l’époque le capitaine Kaly Diallo. Pendant son procès, il a déclaré qu’au delà de sa personne il y avait certains de ses collègues qui portent des armes pendant les opérations de maintien d’ordre. Et le meurtre de Mamadou Cellou a été l’œuvre d’un des agents qui relève de la responsabilité du général Bafoé. Dès lors que plus de 90 personnes ont été assassinées, que Bafoé n’a pas pris ses dispositions pour empêcher ses agents de sortir avec les armes, nous estimons que sa responsabilité est engagée », affirme maitre Thierno Souleymane Baldé.

Dernièrement, Otis Keira, sinistre de (l’In)Sécurité a clamé haut et fort que les farces de l’ordre ne sont pour rien dans les assassinats des militants de l’opposition. Il a même insinué que les ‘’bandits qui ôteraient’’ la vie à ces derniers sont à chercher ailleurs. Une thèse que réfute totalement maitre Soul : « Nous avons déposé une plainte avec suffisamment de preuves et des éléments qui peuvent permettre d’identifier les personnes concernées. S’il y a une volonté, aussi petite soit-elle de veiller à ce que les auteurs de ces crimes soient arrêtés. Dans ce cas précis, nous avons un témoin oculaire qui était présent pendant la scène, il peut identifier physiquement l’agent incriminé. Nous disposons d’éléments formels, mais nous ne pouvons pas donner tous les détails ».

L’avocat de la famille de cette dernière victime demande juste que les victimes aient droit à la justice : « Nous ne voulons que la justice pour les familles des victimes. Si nous voulons vivre dans un Etat de droit, il faut que les dispositions de la loi soient appliquées ».

Mamadou Cellou Diallo, 30 ans et père de deux enfants a été inhumé le 2 novembre dernier, en compagnie de Mamadou Samba Diallo, une autre victime de la répression des manifs politiques. Depuis 2011, à chaque fois qu’une personne est tombée par balle pendant les manifestations organisées par l’opposition, des enquêtes sont toujours ouvertes par les autorités, sans jamais être closes. Le cas Cellou Diallo risque de connaitre le même sort. Hélas !

Yacine Diallo