L’indignation suite à la mort d’un policier battu à mort à Wanidara a fait réagir l’Etat. Le Gouv de Cona-cris, Mathurin Bangoura a réuni les chefs de quartier de la ville de Cona-cris. Objectif ? Restaurer l’autorité de l’Etat, pacifier l’Axe Hamdallaye-Wanidara. Face à ses sujets, le Gouv s’est engagé devant les responsables de la gendarmerie régionale et la police, à trouver les moyens pour financer l’opération. Et a promis de faire circuler véhicules et citoyens librement dans l’axe. Vaille que vaille.
Mamadou Oury Fadi Diallo, chef quartier Simbaya-Gare voudrait que la vérité soit dite. « Le point nodal n’a pas été discuté. Quand les frustrations sont énormes, on ne peut pas résoudre le problème par la force. Le gouverneur doit appeler les responsables politiques périodiquement pour discuter avec eux, les appeler à sensibiliser leurs militants. Sinon, on ne va jamais sortir de l’ornière. Par rapport à l’axe, vous voyez que tous les jours on tue, on blesse, on vandalise. Et on revient dire que ce sont les militants de l’opposition qui s’entre-tuent. Ce n’est pas une bonne chose ». Sieur Fadi demande à la population de se calmer et aux partis politiques de discuter avec le gouverneur pour sauver le populo.
Si Simbaya Gare est calme, Cosa est régulièrement sinistré. Thierno Amadou Diallo, chef quartier Bantounka II admet qu’on ne peut pas vivre dans une ville sans la sécurité. « Ce qu’il faut faire, c’est de sensibiliser les jeunes, et respecter la loi ou les accords politiques. C’et l’antagonisme entre les politiques qui amènent la violence. Quand une marche est interdite, les jeunes barrent la route. Les policiers les pourchassent et rentrent dans les quartiers pour arrêter des innocents. Cela fait très mal ». Thierno Amadou approuve le déploiement des forces de sécurité, pourvu que celles-ci se comportent en républicains.
A Wanidara, le coin où le policier a été tabassé reste toujours sous tension. Fafambiran Mané, chef quartier wanidara III se demande pourquoi ses sujets ne peuvent pas vaquer à leurs affaires. Librement. « Si les citoyens ont voté pour Cellou Dalein, ils sont eux-mêmes victimes. C’est à l’Etat de rendre justice à qui de droit. J’attire l’attention de l’Etat, on jouit des mêmes droits que les autres citoyens de Cona-cris. Mais nous sommes enfermés et laissés pour compte. Ce n’est pas normal ». Fafambiran demande au Prési de la République de prendre sa responsabilité pour que ses citoyens se sentent dans une République.
Abou Bangoura, chef quartier wanidara II a également salué l’initiative du Gouverneur, parce que selon lui, c’est tout Conakry qui est emmerdé. « Depuis 1996 je suis à Wanidara, s’il n’y a pas la vérité, cela ne va jamais se calmer. Ce n’est pas le fusil ou la sensibilisation qui va calmer cette violence ». Selon sieur Bangoura l’élection organisée depuis le 4 février, certains n’avaient pas de candidats, d’autres ont travaillé. « Maintenant ils veulent qu’on récupère les voix de ceux qui ont travaillé et leur remettre ».
D’autres chef de quartier sont intervenus également pour rappeler que l’Etat doit rester fort, comme au temps de Sékou Tyran, Lansana Conté. Et que la presse doit mettre de l’eau dans son djindjan. Pour l’instant, aucun calendrier précis n’a été donné. Mais l’opération s’annonce urgente.