Lundi 14 octobre, c’est aujourd’hui que le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) a appelé les Guinéens à descendre dans la rue pour protester contre la ferme volonté du Grimpeur et de son clan de tripatouiller la Constitution, pour se maintenir au pouvoir au-delà de 2020. A Cona-crime, la tension est perceptible et des accrochages sont signalés un peu partout à travers la capitale. C’est notamment le cas sur l’axe Sonfonia-Enco5. Dans cette zone, boutiques, magasins et stations-service sont fermées. La circulation complètement paralysée. Même les taxi-motards n’ont pas osé sortir le nez dehors. Aucune trace de petits intellos. Dans toutes les écoles visitées, les portes sont cadenassées.

A Wanindara, les hostilités ont commencé entre manifestants et flics dès 7h. Les jeunes, pour la plupart des ados, habillés en rouge, masque à gaz sur le nez ont barricadé la route au niveau du Carrefour-Marché. Les flics en nombre réduit et souvent dépassés par les évènements réagissent par des tirs de bombes lacrymogènes et surtout des coups de feu très nourris. Sous la pluie des cailloux, une camionnette de la gendarmerie dans laquelle se trouvaient au moins 5 agents, s’est renversée tout près de la transversale N°5. Elle y est restée plusieurs heures avant d’être dégagée avec l’aide des policiers. Mais avant, les agents ont tiré plusieurs coups de feu pour se défendre. Un jeune apprenti mécanicien, blessé par balle, se trouverait actuellement dans une clinique de la place. Un autre aurait été touché à la jambe.

La présence des PA n’a pratiquement pas changé grande chose. Les hommes qui les composent, armes à la main, se contentent de défendre leur position. Ils tirent en l’air quand les manifestants approchent. Sur la transversale n°5 qui mène vers Cobayah, des barricades sont érigées, des pneus sont brûlés. Au moment où nous mettions cette dépêche en ligne (10h30), les coups de feu continuaient toujours, mais les manifestants restent déterminés à en découdre.

Yacine Diallo