Mercredi 18 janvier, 38ème audience, 12ème jour de comparution du capitaine Moussa Dadis Camara à la barre, toujours face aux questions des avocats de sa défense qui tentent plus ou moins de le décharger. A l’entame de l’audience de ce mercredi, Me Jean-Baptiste Jocamey Haba a mis en avant la volonté du capitaine Dadis de vouloir la justice dans cette affaire. Il a lu un courrier que celui-ci avait fait rédiger par ses avocats en 2013, pour interpeller la justice pour être entendu. Puisqu’il ne se reprocherait de rien dans cette affaire.

Alors qu’il était au Burkina Faso, il avait fait rédiger un autre courrier en août 2015 qu’il avait adressé aux autorités guinéennes d’alors pour demander à rentrer au pays et se mettre à la disposition de la justice. Mais, selon l’avocat, la réponse attestait que les autorités judiciaires étaient embarrassées, arguant que la présence  à Conakry de Dadis pourrait créer un trouble à l’ordre public. Pour l’avocat, comme capitaine Dadis Camara a voulu se porter candidat en 2015, les autorités ont accéléré le dossier du massacre du 28 septembre, pour l’inculper. L’avocat insinue  que c’est pour des motifs politiques que son client a été incriminé.  Dadis appuie cela en affirmant : « J’étais considéré comme témoin à l’époque ».

 D’ailleurs,  Maître Haba avait dénoncé la sortie des Ongs de défense des droits de l’homme, OGDH et FIDH, qui incriminaient son client. Il avait menacé de porter plainte contre elles, mais il aurait été empêché par son client Dadis, qui voulait éviter des bruits autour du dossier. En voulant dégager toutes responsabilités de Moussa Dadis Camara dans le massacre du 28 septembre 2009, commandant en chef des forces armées à l’époque sur les agissements des militaires, l’avocat a lu une liste des personnes composant la hiérarchie militaire. Nulle part n’est cité capitaine Moussa Dadis. Il conclut que le président de la république à l’époque ne pouvait pas être au courant de tout. C’est d’abord, les chefs de la hiérarchie militaire qui devaient être informés, ensuite le ministre de la Défense.

Selon l’avocat, une fois le Président de la République délègue son pouvoir, il ne l’exerce plus. Il répond ainsi à ceux qui soutiennent que Dadis Camara devait être au  courant de ce qui se passait dans le pays, en tant que chef d’Etat. D’autant qu’il recevait des comptes rendus.

A toutes ces questions et affirmations, le capitaine Moussa Dadis Camara se contente de répondre par oui, non ou par tout à fait. Le procès se poursuit avec les questions de la défense de Dadis. 

Ibn Adama