Une grève générale et illimitée, déclenchée par le mouvement syndical, paralyse le pays depuis le 26 février. La Maison des associations et ONG de Guinée, MAOG, demande la suspension du mot d’ordre, réclame la libération de Sékou Jamal Pendessa.

Le mouvement syndical guinéen a demandé aux travailleurs à bouder leurs lieux de travail. Histoire de marquer leur mécontentement suite à l’emprisonnement du journaliste et syndicaliste, Sékou Jamal Pendessa. L’appel à la grève a engendré des échauffourées dans plusieurs quartiers de Conakry : Sonfonia et Hamdallaye notamment, où deux jeunes ont perdu la vie. Les forces de défense et de sécurité sont accusées. Face à la montée de la tenson, la MAOG qui œuvre dans l’observation des mouvements sociaux en Guinée donne de la voix : « Contrairement au mot d’ordre de grève qui consiste à la cessation du travail dans les secteurs publics, privés et mixtes, la MAOG a constaté des manifestations dans plusieurs endroits. Les échauffourées ont éclaté dans plusieurs quartiers de la capitale et périphérie, échanges de gaz lacrymogène et de pierres entre jeunes et agents des forces de sécurité. Il faut également mentionner la présence des mineurs dans les manifestations de rue », fait remarquer cette organisation, dans une déclaration, le 27 février.

La MAOG note aussi la fermeture des écoles, la paralysie des activités économiques surtout entre « l’axe Hamdallaye-Bambéto-Cosa-Enco 5, la perturbation du transport ferroviaire, la fermeture des kiosques Orange Money ».

Pour mettre fin au bras de fer entre le mouvement syndical et les autorités de la transition, la MAOG estime qu’une libération pure et simple du secrétaire général du SPPG, Sékou Jamal Pendessa, la réintégration des médias sur le bouquet Canal+ ou encore l’arrêt immédiat des brouillages des ondes des médias pourraient être un premier pas.

La MAOG demande aussi aux autorités de la transition, la diminution des prix des denrées de première nécessité, l’amélioration de la desserte en eau et en électricité, des points figurant dans la plateforme revendicative du mouvement syndical.

La MAOG exige cependant au mouvement syndical la suspension du mot d’ordre de grève « jusqu’à la mise en place du gouvernement, afin de permettre aux syndicalistes d’avoir des interlocuteurs fiables, de rejoindre le couloir de négociation à l’initiative du gouvernement. » Elle souhaite surtout que les syndicalistes prennent le temps d’expliquer à la population la notion de grève. Cela pourrait aider à éviter les troubles pendant les grèves.

Yacine Diallo