Le procès d’Oyé Guilavogui, ancien ministre des Transports, Télécoms, Environnement, devait se poursuivre mercredi 20 mars, devant la chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières, Crief. L’ex ponte du RPG arc-en-ciel, autorisée à aller se soigner à l’étranger, brille encore par son absence. La partie civile réclame des mesures contre le prévenu.  

L’affaire qui oppose l’Etat guinéen à Oyé-Oyé Guilavogui patine devant la CRIEF. L’ancien ministre, jugé pour des faits présumés de détournements de deniers publics, d’enrichissement illicite, de blanchiment de capitaux… lors de ses passages à la tête des ministères des Transports, des Postes et télécommunications et de l’Environnement, ne se présente plus à l’audience. Oyé-Oyé a bénéficié le 15 novembre dernier, d’une autorisation de sortie du territoire pour se faire soigner en Tunisie. Depuis qu’il a franchi le cap de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré, il ne donne plus de ses nouvelles. Pourtant, le délai qui lui avait été accordé a expiré depuis le 10 janvier dernier. Son avocat s’évertue à démontrer qu’il n’en a pas encore fini avec les soins. Me Salifou Béavogui a adressé une demande à la Cour le renvoi de l’affaire au 12 janvier 2025. Mais à l’audience de ce 20 mars, absent, Me Béa donne mandat à un autre confrère de demander, en son nom, un renvoi de deux semaines.

Une confusion savamment orchestrée par la défense, accuse Aly Touré, pro-crieur spécial près la CRIEF : « Le prévenu et son avocat veulent profiter des largesses de la Cour pour vous faire avaler toutes sortes de fantaisie. Rejetez cette demande et ordonnez la suite des débats ».

Me Amadou Babaen Camara, avocat de l’Agent judiciaire de l’Etat, partie civile dans cette affaire, va plus loin. Il révèle que le prévenu a réussi à se soustraire de la justice : « Il est autorisé à se faire soigner en Tunisie, mais il n’y est plus. Oyé Guilavogui est en Turquie auprès de son mentor, le professeur Alpha Condé. Il est de mauvaise foi, il ne reviendra plus en Guinée. Faites un renvoi ultime de deux semaines. A défaut, ordonnez les plaidoiries et réquisitions. »

Le juge Yacouba Conté renvoie finalement l’affaire au 3 avril prochain, pour la fuite des affaires.

Yacine Diallo