La nomination d’un nouveau Premier ministre devait être un cadeau inespéré pour l’ancien ministre de la Justice et des droits de l’homme. Non pas pour être reconduit dans ses fonctions de ministre, mais pour occulter l’affaire qui défraie la chronique dans la cité. Le remplacement de Bernard Goumou et la carrure de son successeur avaient complétement relégué l’affaire Marie Louise Wilkinson au second plan. C’est cette dame qui accuse Alphonse Charles Wrightde l’avoir abandonnée avec leur enfant commun de 5 ans. Malheureusement pour l’ancien ministre, les affaires se suivent et se ressemblent.

Aussitôt cette affaire mise en veilleuse, une autre surgit. Et cette fois, plus sensible. Ceux qui veulent la peau de l’ancien ministre ne sont pas allés du dos de la cuillère. Une vidéo indécente montre le bouillant garde des Sceaux dans une position qu’on ne souhaiterait pas à son pire ennemi. Les internautes ont rappelé un article de la charte de Kuru kan Fuga qui dit « tuez votre ennemi mais ne l’humiliez pas !» Cette affaire était censée avoir assommé l’intéressé. Mais c’était sans connaître Charles Wright. Lequel convoque la presse pour livrer sa part de vérité.

L’ancien ministre accuse sa propre femme d’être l’auteur de la vidéo obscène. Dans la foulée, le nom du richissime homme d’affaires Kerfala Person Camara est cité. Impliqué autrefois dans une autre polémique, opposant l’ancien ministre des Sports, Aboubacar Titi Camara, à son épouse, le patron de Guicopress se passerait volontiers de cette autre polémique qui ne fait que commencer.

Pour revenir à l’ex ministre de la justice, et comme à l’accoutumée, il n’a pas sa langue dans la poche. D’où sa décision d’organiser un point de presse pour donner sa version des faits. Pour le ministre Wrigth, ses ennuis ne sont pas à chercher loin. C’est sa détermination à lutter contre la corruption et le détournement de deniers publics qui lui valent tous ces soucis. Une cause pour laquelle il se dit prêt à faire le sacrifice ultime.

A écouter l’ancien garde des Sceaux, on a l’impression qu’il joue sa dernière carte pour tenter d’être reconduit à son poste. Et si ce n’est pas le cas, il estime qu’il reste et demeure magistrat. Statut que nul ne peut lui enlever, dit-il. C’est dire que même s’il n’est pas ministre, il pourrait poursuivre son combat contre les délinquants économiques. Reste à savoir si cette sortie n’a pas été plutôt contreproductive. Car elle a amplifié cette affaire de mœurs.

Le moins que l’on puisse dire est que ce jeune magistrat n’a hésité devant rien pour parvenir à ses fins. Y compris de sacrifier ses collègues. D’où la raillerie selon laquelle, dans cette affaire d’enregistrement, c’est l’arrosé d’hier qui est arrosé aujourd’hui. Courageux, téméraire voire suicidaire, l’homme a incontestablement un bilan à la tête du ministère. Mais il semble avoir manqué d’expérience et de retenue à bien des égards.

Au compte de son bilan, on pourrait citer, entre autres, la relance de la construction de la prison à Yorokoguia dans la préfecture de Dubréka.  

Habib Yembering Diallo