Après une dizaine de jours de manifestations contre la Société Minière de Dinguiraye (SMD) à Lèro, la situation commence à prendre une tournure  gravissime. Dans la soirée du lundi 22 avril, six manifestants ont été touchés par balles. Selon une source locale, des hommes en uniforme lourdement armés portent la responsablité de ces « atrocités ».

Joint au téléphone, Mamadi Camara, l’un des jeunes meneurs de la manifestation donne les circonstances de cette tragédie. « Comme vous le savez déjà, ça fait aujourd’hui une semaine et deux jours qu’on est dans les rues, en train de manifester contre cette société minière. Pour des questions de précisions, six personnes parmi nous ont été touchées par des balles réelles, dont une fillette, lundi vers la soirée. Nous avons transporté urgemment les blessés la nuit au centre de santé. Il n’y avait pas de courant, tout était dans le noir. Ce qui a fait que les médecins ont eu du mal à s’occuper des patients. Parmi  les victimes, une fillette dans une situation presque désespérée. Heureusement, les médecins ont réussi à stabiliser son état, mais il faut qu’elle soit évacuée sur Bamako, sinon c’est grave, Une semaine et deux jours de grève sans suite favorable de la part de l’État guinéen, cela nous prouve à suffisance qu’on est vraiment abandonnés par les autorités de notre pays, c’est vraiment dommage. Nous sommes tous prêts à mourir. Tant que notre revendication ne sera pas respectée, on ne va jamais céder face à n’importe quelle pression », a-t-il souligné.

Pour rappel, cette manifestation des citoyens de Lèro dans la sous-préfecture de de Siguirini a pour but l’électrification de Lèro, L’approvisionnement de la population en eau potable, la réhabilitation du grand pont pour l’accès facile vers les autres localités de Baraka et l’intégration des jeunes à la société minière.

Froidement poignardé

Dans un autre chapitre, Bréma Camara, âgé d’une vingtaine d’années, a été froidement poignardé à mort par un groupe de jeunes. Le meurtre s’est produit dans la nuit lundi 22 avril 2024 à Fifa, un district de la sous-préfecture de Didi, environ 165 kilomètres du centre-ville de Siguiri. Selon des informations recueillies sur place, il s’agit d’une bagarre née autour d’une fille dont se disputaient deux jeunes appartenant à deux groupes rivaux.

A l’hôpital préfectoral de Siguiri, Dr Abdoul Bachir Condé, médecin légiste, a précisé que c’est bien le corps sans vie de la victime qu’a reçu le centre de santé de Didi. Ce, malgré tous les efforts des secouristes. « Nous avons été informés par des citoyens du district de Fifa, sous-préfecture de Didi, du cas d’assistanat d’un jeune garçon de 20 ans du nom de Bréma Camara. Sur le coup, nous avons demandé à ce que la victime soit rapidement envoyée au centre de santé pour des soins d’urgences et c’est ce qui fut fait. Mais très malheureusement, c’est finalement le corps sans vie de la victime qui a été envoyé au centre de santé, bref un dépôt de corps. » Comment cela est arrivé ? Des témoins ont expliqué que ce sont deux groupes de jeunes garçons qui se sont violemment affrontés à cause d’une jeune fille. La bagarre a finalement viré au drame. La victime a été poignardée au niveau de la poitrine, c’est-à-dire en plein cœur, donc il avait perdu beaucoup de sang qui a causé sa mort. En clair, selon l’autopsie, le défunt serait mort suite à « un choc hémorragique », a laissé entendre le médecin légiste.

Aux dernières nouvelles, le corps sans vie de la victime a été remis à ses parents pour inhumation. Le procureur de la République près le tribunal de première instance de Siguiri, Ibrahima 1 Camara, annonce l’ouverture d’une enquête dans les prochains jours pour situer les responsabilités.

In siaminfos.com