Il était 12H06 mn ce lundi 19 novembre, quand Mohamed Diallo considéré comme le cerveau présumé de l’assassinat d’Aissatou Boiro, ancienne Directrice Nationale du Trésor et de Paul Temple Cole, ingénieur informaticien a été appelé à la barre. Il est accusé d’assassinat, de tentative d’assassinat, d’association de malfaiteurs, de détention illégale d’arme de guerre, détentention et consommation de chanvre indien.
Tantôt appelé Mohamed Diallo, tantôt Mohamed Cissé, l’identité de l’accusé a fait objet de débats dès l’entame du procès. Les avocats de la défense ont soulevé l’incompétence du tribunal à le juger au motif que son nom n’apparaît nulle part dans l’ordonnance de renvoi qui évoque plutôt un certain Mohamed Cissé dit Junior. Le procureur de la République et les avocats de la partie civile dénoncent une confusion entretenue pour détourner le tribunal de l’essentiel. Ils remarquent que l’accusé porte le sobriquet Junior et demandent de poursuivre les débats. C’est son sobriquet qui est connu de tous. Le président du tribunal Ibrahima Kalil Diakité a finalement rejeté l’exception soulevée par la défense et ordonné la poursuite des débats.
Mohamed Diallo’’alias Junior’’a refuté les accusations portées contre lui. On lui en voudrait à cause d’un projet contre l’insécurité portée ASTC (Association pour la sécurité du territoire de Conakry). Une organisation qui avait pour objectif d’enrayer la criminalité en synergie avec les forces de défense et de sécurité. Une stratégie qui aurait fait ses preuves en Côte d’Ivoire et au Nigéria. Le projet a été exposé au président Alpha Condé qui a mis Junior en relation avec le général Ibrahima Baldé, haut commandant de la gendarmerie. L’accusé soutient avoir arrêté à deux reprises le redoutable bandit Mohamed Conté’’alias Souka’’, les braqueurs du véhicule du ministre léonais du Commerce, Alpha Kane et démantelé à Kipé une cargaison de drogue. Des prouesses qui lui auraient attiré la jalousie de la police qui l’a interpelé sur ordre du général Gharé alors directeur national de la police, actuellement gouverneur de Kankan. Réalisant la menace qui pesait sur lui, Junior a quitté le pays sur conseil du général Baldé qui, d’ailleurs, lui aurait remis 50 millions GNF.
Une fois en Sierra Leone, il s’est rendu compte que c’était un plan élaboré pour ne pas que son projet voit le jour. Junior revient, en dépit de la mise en garde du haut commandant de la gendarmerie s’installer à Nzérékoré, où il se livre à des activités commerciales et sportives jusqu’au jour de son interpellation. Il a été convoyé à Conakry par l’hélico présidentiel et placé en détention à la Maison centrale. A la barre,il n’a cessé de se poser la question sur la cause réelle de son arrestation ? arguant qu’il ne reconnait aucun des faits mis à sa charge. L’audience reprendra lundi prochain.