COMMENT PREVENIR LES GUERRES CIVILES EN AFRIQUE ET Y FAIRE VIVRE  LES DROITS DE L’HOMME POUR LE BONHEUR DE TOUS ?

1. Les éléments de réponse à cette cruciale question, ne peuvent venir d’une manière déterminante que du développement. Mais des Etats prédateurs ou déliquescents n’assurant qu’une référence formelle face à des sociétés éclatées en divers clans ethniques ou lambeaux, peuvent-ils en assurer la direction ? Sûrement pas. Il faut que ce développement là, soit soutenu par une démocratie animée par des femmes et des hommes non habités par l’entremêlement des ruses et des calculs et pouvant montrer que l’action politique peut donner corps à la plus haute rigueur morale dans la gestion des biens publics et dans le respect des droits de l’homme. Dans ce contexte, le concept de développement trouvera tout son sens, sans susciter des méfiances, ou devenir un vocable qu’on ose plus employer aujourd’hui, après ces décennies de développement en Afrique qui ont abouti à ces échecs économiques, sociaux, et favorisé le plus souvent la naissance de l’irrationnel, des troubles, de l’intégrisme et à certains endroits des guerres civiles.

2. Il va de soit que, sans un réel changement en mieux des conditions de vie des populations, les drames humains actuels ne pourraient que se généraliser. Car, toutes situations d’injustice criante, de misère et de blocage politique, sont susceptibles de générer des affrontements voire des tragédies. Il en résulte que, le développement est donc plus que jamais d’actualité. Mais il faut aussi tourner définitivement le dos à ces coopérations opaques au départ et à l’arrivée ; sans contrôles, sans débats publics, sans transparences aboutissant à ces affairismes voire à des situations mafieuses qui ont conduit au naufrage du continent. L’insistance pour plus de rigueur morale en politique dans certains pays du nord et d’Afrique, pourrait aider dans ce sens. Cependant, les rivalités des grands pays industrialisés pour la conquête des marchés, surtout pour le contrôle des richesses du continent, et pour les ventes d’armes, sont toujours à redouter. Le chômage et l’exclusion de masse rendent cette lutte exacerbée entre ces adversaires aux coalitions imprévisibles : Selon les circonstances, l’ennemi mortel sur un front peut être l’allié principal sur un autre. Dans cette nouvelle donne, les Etats ont encore moins d’amis mais surtout leurs intérêts à défendre. L’application brutale de ce principe dans les relations économiques nord-sud, a étouffé les plus nobles traditions de générosité, de solidarité des peuples du nord envers les peuples du sud.

I. Alors le développement envisagé :

3. Le développement doit être donc révisé tant dans son approche que dans son application. Il doit tout d’abord englober ces trois dimensions : culturelle, économique et politique : donc il s’agit bien ici d’un développement adapté pour le bien être de tous. Etant entendu que l’homme est la finalité de tout. C’est une erreur grossière de penser pouvoir se prononcer valablement sur les besoins et les nécessités des peuples en ignorant ou faisant fi des valeurs que recèlent et véhiculent l’histoire, la langue, la religion, en un mot la culture de ces peuples. C’est ainsi que les asiatiques eux ont réussi à reprendre souffle tout en ayant une place de choix dans la modernité. Leurs élites imprégnées de leur culture savent qu’un autre asiatique n’est jamais leur ennemi mais leur allié naturel avec qui elles doivent bâtir leur destin commun. Que l’ennemi vient toujours de l’extérieur, parfois sous le manteau de l’amitié. Donc aucune mutation socio-économique réussie n’est possible sans la prise en compte de cette dynamique endogène, celle du dedans, qu’est la culture dans son sens le plus large.

4. Les projets de développement se doivent pour réussir de tenir compte de l’existence de nombreuses traditions. Ce n’est pas à dire que toutes les traditions soient nécessairement favorables au progrès, mais, beaucoup d’entre elles possèdent des valeurs propres qui, si elles sont identifiées, conceptualisées et formulées en termes modernes peuvent faciliter le développement. Pour le réussir, il convient d’éviter la confrontation avec les idéaux traditionnels encore très vivants dans les mentalités des populations et s’appuyer sur ses éléments positifs. Il en résulte que ce ne sont pas nos élites acculturées qui ont pris nos populations en otage qui pourraient conduire ce développement.

5. L’irruption et la greffe de nouveautés ne peuvent engendrer des changements importants et positifs qu’en fonction d’un certain état de préparation générale, d’attente, de prédisposition et d’encouragement de la société d’accueil.

6. Ni l’accumulation d’objets et de gadgets, ni des élites isolées, opérant en vase clos à partir des grandes villes à coups de conférences, de colloques, de séminaires, d’ateliers, arrosés de perdiems par des bailleurs de fonds au secours des gouvernements défaillants et souvent corrompus ne réussiront à créer les conditions des changements attendus. L’échec général de ces décennies de développement est, hélas là pour en témoigner.

7. Le développement souhaitable gagnerait-il plutôt à être envisagé comme un dépassement de soi, c’est-à-dire une évolution en mieux, un progrès. Et dans cette voie, sa finalité ne sera ni d’imiter, ni de dépasser les populations des autres contrées, dont la réussite ne peut que réjouir les communautés africaines dans le cadre et les perspectives d’un monde solidaire et coresponsable.

8. On doit moins chercher à produire ou à consommer comme on le ferait ailleurs, mais à bien vivre et tout de suite : se nourrir, se vêtir, se loger, se soigner etc. Bref, les droits de l’Homme commencent par le petit déjeuner. Pour conduire les changements indispensables, il faudra un travail d’équipes de femmes et d’hommes créatifs, motivés, surtout mené de l’intérieur des terres. Bien entendu, des obstacles importants restent dressés sur cette voie. Car nos capacités inventives, nos connaissances du milieu, longtemps isolées ou ignorées se trouvent aujourd’hui dans une large mesure en situation de blocage. Surmonter les résistances primordiales pour s’engager enfin dans la bonne voie du développement, reviendra donc essentiellement à puiser en nous-mêmes la force intérieure libératrice de cette dynamique, à l’encadrer, à lui donner les moyens de se révéler pleinement et transcender les espaces hérités de la colonisation pour bâtir des économies solides et complémentaires.

9. Rester nous-mêmes pour mieux s’ouvrir à l’extérieur et évoluer en harmonie dans un monde qui doit être ouvert, enrichissant pour tous, mais non destructeur.
Mais comme on l’a déjà signalé, une lourde hypothèque se dresse devant nous : cette nouvelle religion- ce libéralisme à tout vent- imposé par les mastodontes de la finance à dimension planétaire, défiant les Etats et les cultures, minant même les fondements des grandes démocraties ; ces intérêts économiques, industriels, financiers, politiques et militaires, entretiennent un peu partout dans le monde, des guerres, des rebellions, des scissions et mettent même des Etats à genou et sous surveillances des marionnettes politiques dont ils financent les élections (résultats scellés d’avance). C’est en cela que l’approche purement bancaire et commerciale de la situation de l’Afrique conduira encore plus à la déstabiliser, avec des conflits sociaux, voire l’extension des foyers de guerres civiles actuelles. Malheureusement, nombreux sont même des universitaires africains se proclamant experts en développement qui continuent à préconiser cette approche. Approche propice à toutes sortes de malversations. L’argent régente le monde. La corruption est devenue une bombe à destruction massive dans les mains des dirigeants qui pillent nos pays- diviser pour régner : des syndicats, des Sociétés civiles, des partis politiques, divisés en bandes rivales, en embuscade pour des billets de banque et des postes juteux. Même certains religieux plus soucieux des biens de ce monde que de vie éternelle, en revêtant l’habit du militant politique, sont devenus l’âme de la corruption dans des sociétés parfaitement corrompues. Une crise morale généralisée : C’est la tragédie majeure de notre temps qui s’exprime par toutes ces formes de violences.

II. Les conditions politiques préalables.

10. Pour éviter la propagation de ces tragédies et aborder rapidement les changements attendus, les élites politiques africaines doivent se convaincre une fois pour toute, que la conduite de la destinée de notre continent est en première et dernière analyse de la responsabilité exclusive des Africains et c’est seulement après, que l’Afrique aura des rapports moins dévalorisants et plus équilibrés avec le reste du monde. Donc, ces élites doivent :
    1- Procéder à une rupture totale avec les comportements actuels afin de tourner définitivement les pages de ces décennies de mal gouvernance.
    2- Cesser de se déchirer et de mendier sans vergogne sous le couvert de projets de développement qui les enrichissent plus que les nantis du nord. C’est ainsi que certains de nos dirigeants africains qui affament nos peuples s’affichent ostensiblement dans leurs châteaux ou hôtels particuliers sis dans les beaux quartiers des capitales des pays du nord, rien qu’avec les intérêts provenant de leurs centaines de millions de dollars planqués dans les banques étrangères s’assurent avec leurs progénitures une vie dorée pour des générations (butins au sud- coffres au nord), au vu et au su de tous et cela sans qu’aucune voix ne s’élève pour exprimer même une indignation : Société civile, O.N.G contre la corruption, partis politiques d’opposition, silence radio. Même les Etats, les organisations internationales et autres bailleurs de fonds qui dissertent à longueur de temps sur le développement de l’Afrique. Devant ce silence coupable, ces Institutions n’inspirent plus confiance aux peuples, surtout quand elles parlent d’élections pour légaliser ces pouvoirs prédateurs garants de leurs intérêts partagés dans leurs entreprises de pillage des richesses minières, agricoles du continent. Pendant ce temps, elles imposent aux peuples des cures d’amaigrissement pour le remboursement de leurs créances. Pour pérenniser ce crime, des armées nationales sont rabaissées au rend d’armées de répression intérieure. Alors certains de ces dirigeants ont même transformé leur Etat en une véritable école de crime : en volant, torturant, tuant, sans rendre de compte à personne. Drapés du manteau de l’Etat, les auteurs de ces actes restent impunis. L’impunité récompense le délit, encourage le délinquant, et lorsque le délinquant c’est l’Etat, alors il donne le feu vert à la société entière de voler, violer, torturer, tuer : il en résulte donc une insécurité généralisée et des populations terrorisées, affamées. Comme le dit Tierno Monénembo (une autre grosse plume africaine) ;… Nous sommes en Afrique, le continent du chaos et du sang !… Plus on pille les deniers publics, plus on passe pour un homme béni ; plus on réprime les ménagères du marché, plus on est un chef courageux ; plus on trucide ses compatriotes, plus on est grand conquérant ; plus on persécute l’ethnie du voisin, plus on est nationaliste ! … En Afrique, l’ennemi n’est pas l’autre, il est en nous ; mieux ; il est nous…
    Quelle tragédie !
C’est encore et toujours notre Afrique, humiliée, dominée, asservie par la frénésie des hommes et par la violence des armes dès l’aube de l’occidentalisation du monde, qui se trouve aujourd’hui trahie, pillée, ruinée, par ses propres fils au profit encore de ces pays au-delà des mers qui à présent s’entourent de digues de défense pour arrêter ces nouveaux envahisseurs à mains nues et à ventre creux venant du sud, que sont nos jeunes fuyant nos misères qui chaque année, périssent par centaines voire par milliers dans des eaux glacées des mers du nord.
Sur notre continent, hormis quelques exceptions, les pouvoirs politiques sont devenus une malédiction pour les peuples. En dépit des terres généreuses, d’incalculables ressources énergétiques et du sous-sol, les Africains mendient, se déchirent, se détruisent.
L’Afrique, après avoir exporté ses hommes et les matières premières pour construire l’occident, est toujours l’objet d’âpre appétit. Mondialisation oblige, notre continent inséré dans un monde entièrement dominé par la rationalité scientifique et l’économisme, se voit vider de toute sa substance. En évacuant toute réflexion sur le sens et les fins de toute communauté humaine, les technocraties de compétence en charge de ce monde, ont plongé les peuples dans le désarroi et privé l’homme de sa dimension transcendante. Pourtant, un simple regard sur l’histoire de la pensée humaine nous permet de nous rappeler que même les plus athées des athées, négateurs de toute transcendance : Epicure, Démocrite, ne concevaient pas un progrès de la science sans le bien être moral de l’homme. Mais de nos jours, encore moins, les valeurs morales et spirituelles ne structurent plus nos sociétés.
    3- Donc il faut absolument définir une nouvelle éthique de l’Etat, de l’administration et du service public ; une éthique de progrès, de promotion sociale et de développement économique ; une éthique d’éducation nationale et de recherche scientifique ; qui soit fondée sur le patrimoine culturel de l’Afrique ainsi que sur les acquis de l’expérience mondiale.
    4- Sortir rapidement de l’émiettement de l’Afrique en poussière de micro-Etats formels et créer les conditions d’émergence d’un processus irréversible de fusion identitaire élargie. Nos relations historiques ou privilégiées avec certains pays doivent s’inscrire dans ce nouveau cadre. En somme, organiser les pouvoirs politiques en fonction des besoins des populations : hommes forts ou Institutions fortes ! ?
Quelles que soient ses vertus, une Constitution n’engendra pas un bon ordre social si dans son application elle ne s’inspirait pas de l’intérêt général ; et l’organisation politique des hommes n’a de sens que par la recherche de la justice, de la liberté et de la cohésion sociale. Les Institutions quelque soit leur forme, les procédures (référendum…) et les solennités utilisées pour leur adoption n’ont de vie que par les qualités morales et spirituelles des femmes et des hommes qui les incarnent. Jadis entre gentleman l’écrit ne s’imposait pas, le respect de la parole donnée constituait à lui seul une Institution.
    5- Les syndicats, les Sociétés civiles, les partis politiques d’opposition, la presse, en tant que citoyens, doivent être des contre-pouvoirs réellement responsables et efficaces pour assurer une sorte de surveillance permanente sur la gestion des biens publics par les dirigeants de nos pays.
Surtout exiger le respect des populations qui subissent souvent l’arrogance et le mépris de certains de ces nantis du pouvoir avec leurs escortes et sirènes assourdissantes. On ne doit plus se livrer à des soi-disant sauveurs et rester les bras croisés en se laissant réduire à la misère. Les partis politiques d’opposition, si ce n’est pas « lève-toi que je récupère le butin aussi » ; ne doivent pas attendre seulement une éventuelle alternance pour bien agir pour leurs peuples. Cette veille permanente doit permettre de déceler sur le terrain (quartiers, communes…) d’éventuels enrichissements illicites (immeubles…), et les porter à la connaissance des populations en les mobilisant jusqu’au départ des coupables de ces malversations. Donc, sortir des discours : les gouvernements sont corrompus, etc. ; mais individualiser les cibles en apportant les preuves. Dans chaque structure de l’Etat, il y a des honnêtes personnes, seulement silencieuses devant leur impuissance à changer les choses de l’intérieur et aussi pour préserver leur situation, voire leur vie.
Ces contre-pouvoirs doivent aussi avoir des relations suivies avec leurs homologues étrangers afin de pouvoir échanger des informations sur d’éventuels transferts de fonds à l’étranger par nos dirigeants.
En temps normal, ce sont les élus du peuple, les députés au moins ceux de l’opposition qui doivent faire ce contrôle de gestion de nos gouvernants. Agir ainsi, c’est protéger les populations et un moyen plus sûr pour éviter toute mauvaise gestion et encourager les dirigeants honnêtes, noyés dans les systèmes. Cela constitue aussi un élément d’incitation des citoyens à identifier leur intérêt personnel à celui de la nation.
Ainsi, on fait appel à des sentiments d’engagement entre l’Etat et les citoyens. Procéder de la sorte serait créer les conditions de partage des responsabilités entre les pouvoirs publics d’une part, entre eux et les citoyens d’autre part. Donc ré instituer d’une manière moderne les traditionnels cadres des consensus de jadis, nécessaires pour contenir les conflits de pouvoir, et asseoir les saines bases d’un développement humain, respectueux des hommes et des environnements.

11. Par ce cheminement, aboutir enfin, à une démocratie vraie. Car le multipartisme, le recours au suffrage universel et la liberté de la presse, ne suffisent pas à eux seuls à fonder la démocratie. Surtout pas des élections organisées dans des systèmes verrouillés par des manœuvriers obsédés de pouvoirs et de la fortune, jouisseurs pressés et haineux pour leur accession à la mangeoire ; ou entre des leaders solitaires, mauvais joueurs, dont chacun veut conquérir et contrôler le pouvoir pour son propre compte en faisant fi des risques pouvant conduire leurs populations à l’abattoir.
Est-il besoin de rappeler qu’Hitler est venu légalement au pouvoir après des élections ! Ceux qui se sont proposé de créer le paradis sur terre n’ont souvent engendré que l’enfer. Rien n’est plus dangereux et destructeur que des intellectuels malhonnêtes, sans moralité ayant pour slogans, les mots : peuple, démocratie, élections ; pour atteindre leur funeste but.
La démocratie est surtout la possibilité pour les populations, par leurs organisations, de contrôler effectivement la gestion des affaires nationales et d’avoir une influence réelle sur tous les actes importants de l’exécutif pour une juste répartition des richesses et du pouvoir entre toutes les composantes de la nation : permettant ainsi aux populations de vivre enfin ensemble vers plus de bien être, de solidarité, de fraternité, de stabilité, donc de paix.
Il en résulte que La paix n’est pas un slogan ou des prêches que véhiculent des personnes même bien intentionnées ; mais elle doit venir du sommet de l’Etat par la justice et la sécurité pour tous.

12. Alors pour cela, il faut donc surtout moraliser et réhabiliter les Etats dans leurs fonctions de garant de :

  • l’intérêt général ;
  • la sécurité ;
  • l’éducation ;
  • la santé ;
  • la cohésion sociale.

13. L’autorité morale des dirigeants de l’Afrique, l’estime dont ils pourront jouir auprès des populations pour leur esprit de justice, de transparence par la déclaration volontaire de leurs biens avant et après leur prise de fonction, de leur humilité, et de leur sens de la dignité, sont les préalables indispensables à toute renaissance du continent.
Ne faut-il pas rappeler avec bonheur comment le Burundi traditionnel sans armée, sans police, sans prison avait pu faire respecter la loi et l’ordre, uniquement grâce aux femmes et aux hommes incarnant ces valeurs placés à tous les niveaux de la vie sociale, politique du royaume, après avoir été désignés par des familles, des voisins dans les quartiers, communes et investis seulement après qu’aucune contestation même venant d’un enfant n’eût lieu !

Ce rappel historique met à nu l’aliénation qui a conduit à importer des modèles étrangers sans discernement qui a porté un coup fatal au devenir de l’Afrique. Hier c’était l’idéologie révolutionnaire des héritiers des auteurs de synthèse du 19ème Siècle Marx et Engels avec leurs charniers et goulag. Idéologie, devenue à présent comme des carcasses de navires échoués sur les rives du passé. Aujourd’hui, c’est cette aveugle idéologie libérale qui nous conduit à un suicide collectif. C’est ce mimétisme servile dans les pensées et dans les comportements qu’il faut ici inverser en nous inspirant des Institutions du Burundi traditionnel pour mettre fin à ces dépenses ruineuses et malheureusement à ces tueries : des vies brisées, des affections broyées, des destins calcinés, qui arrivent souvent lors des élections surtout présidentielles en Afrique avec ces fous du pouvoir et les fous pour le pouvoir. Aussi barrer la route à ces aventuriers politiques sans enracinement culturel et à leur mafia ; en recherchant, sollicitant, pour mettre en avant et soutenir sans faille les femmes et les hommes qui incarnent l’éthique et qui l’ont surtout déjà prouvé à travers leurs actions en faveur des populations aux différents niveaux de leurs pays, donc capables de présenter des programmes politiques faisant appel à la générosité, à la solidarité, à la fraternité, et à la justice. Cette démarche peut nous conduire à placer au niveau des quartiers, des communes, des régions, de la nation ces femmes et ces hommes vertueux. Les personnalités à la tête des régions pourraient même former un Conseil présidentiel et désigner le Président par tirage au sort avec une présidence tournante tous les cinq ans par exemple. Ainsi une Afrique qui retrouve ses valeurs et s’ouvre sur une ère nouvelle en donnant un modèle au reste du monde : une démocratie à partir de la base. Autrement, c’est maintenir l’intolérable présent qui assure la pérennité de ces rentes de situations produisant la famine, l’insécurité, la violence, l’endettement, au profit d’intérêts inavouables à court terme, condamnés de toutes les façons à moyen et à long terme. Car quand le présent n’est plus supportable, quand le sentiment d’injustice domine, un simple incident peut provoquer l’embrasement.

Mais heureusement ! Les peuples se réveillent toujours avant l’agonie finale. Et quand les peuples se lèvent, ils montrent le chemin.
Les jeunes et les femmes, espoir de l’Afrique. Pour l’avènement rapide de cet espoir, il faudrait alors comme au Ghana, des Jerry RAWLINGS, venant au secours pour un nettoyage rapide par la mise hors circuit de tous ces criminels et pillards politiques et faire rapatrier les fortunes volées à nos peuples.
Pouvoir civil ou militaire, le bonheur des peuples dépend de la qualité morale de ses gouvernants.

Texte extrait d’articles, d’études, publiés par des justes dans les revues de l’UNESCO et du monde diplomatique, etc.

    Alfa Ibrahim SOW,
    Basru TAFLA,
    Georges HAGAN,
    Oumar KONARE,
    Stanislas NSABIMANA,
    Eduardo GALEANO,
    Aminata D. TRAORE,
    Tierno MONENEMBO,
    Joseph Tchundjang POUEMI, etc.
Les autres se reconnaitront dans le texte. A eux aussi merci.
Toute notre gratitude.

Les Incorruptibles