Les volontaires qui ont accepté de suppléer les professeurs titulaires, dans l’enseignement n’avaient pas perçu un kopeck depuis l’ouverture des classes en octobre. Ce jeudi, le ministère a entamé une opération de paiement d’une prime ‘’d’encouragement et d’accompagnement’’, sans préciser le montant. En attendant leur engagement comme contractuels d’Etat après évaluation. « L’opération a débuté par la zone de Conakry et va s’étendre sur le reste du pays. Dans les communes de Kaloum, Matam et Dixinn, deux équipes mixtes composées de représentants de chaque département sillonnent les écoles pour permettre aux enseignants de rentrer en possession de leur prime. Trois autres équipes s’occupent des communes de Matoto et Ratoma ». Ces opérations se poursuivront dans tout le pays.

Pour bénéficier de la prime, l’intéressé doit pondre nombre de documents : pièce d’identité, note de service l’affectant à l’école, cahier de préparation, registre de présence, cahier de texte et cahier d’émargement. Sur cette base, l’équipe du ministère saura combien revient à tel ou à tel autre. En fonction des heures de cours dispensés. « Nous nous sommes sacrifiés pour enseigner les enfants. Depuis octobre ce sont nos parents qui donnaient le transport. Aujourd’hui si l’Etat a pensé à nous c’est un soulagement. Nous promettons de continuer notre travail car c’est l’avenir des enfants qui est en jeu. Nous espérons que la bonne collaboration avec l’Etat se poursuivra » a affirmé Moussa Traoré suppléant au collège Coleah.

En attendant que l’opération arrive à terme, certains suppléants perdent patience. Tahirou Diallo, dispense, depuis octobre, des cours d’économie au Lycée Sonfonia. Il a entendu parler de l’opération, mais lui n’a pas encore reçu son magot. « Je me demande même si le ministère va faire un rappel des arriérés depuis octobre. Mais il y a un problème, il y a beaucoup de camarades qui dispensent le même cours au lycée Sonfonia. Jusqu’au 15 décembre, les suppléants arrivaient au Lycée, et chacun dispensait le cours qu’il peut. Finalement on s’est retrouvé à 12 suppléants qui dispensent l’économie, plus le professeur titulaire qui a commencé à revenir depuis que le Premier ministre a parlé de radiation ».

Vu le nombre de volontaires, certains suppléants auraient pris du recul, laissant place aux derniers arrivants qui sont « trop motivés pensant qu’ils seront directement engagés dans la fonction publique. Cette situation m’a découragé, j’ai compris qu’il n’y a aucun sérieux, aucune organisation dans cette affaire ».

Mais en attendant, Tahirou Diallo croise les bras et attend sa prime pour avoir enseigné depuis octobre.