Connue pour sa passivité dans les manifestations sociales, syndicales ou politiques, l’autoroute Fidel Castro sort peu à peu de sa torpeur. La manif appelée ce 14 octobre par le Front national pour la défense de la Constitution a paralysé le cours de plusieurs activités dans la commune de Matoto. La mairie, l’état civil, la direction communale de l’éducation n’ont pas connu leur affluence ordinaire. Presque partout, c’est portes closes. Les écoles, les stations, les pharmacies, les échoppes, les marchés (Tannerie et Matoto), tout tourne au ralenti. Les routes, désertes. Ce sont quelques motocyclistes et de très rares automobilistes qui circulent. Mais les pick-up de flics et de pandores s’activent à vive allure, dans tous les sens. Au carrefour de la Tannerie, quatre pick-up postés et un véhicule blindé « Mamba », pointé vers la transversale Cosa. Les arrêts de bus et de taxi sont vides. Des heurts ont été signalés à Yimbaya entre jeunes et forces de sécurité. Les premiers ont barricadé la chaussée, les seconds tentaient de restaurer la circulation, sans succès selon une source. Des faits similaires se sont produits à Sangoyah, rapporte un confère.

Au nord du marché de Matoto, sur la contournante, deux jeunes ont été arrêtés, sous le prétexte, explique un flic, d’être étrangers au coin, alors qu’ils étaient autour du thé avec beaucoup d’amis. Mais à la vérité, leur crime, c’est de s’être attroupés non loin de la route. « Tout attroupement est interdit » dixit la flicaille.

Yaya Doumbouya