C’est un calme précaire qui règne au centre-ville de Kankan, au lendemain de l’attaque du siège de l’UFDG et des boutiques appartenant à des supposés militants de ce parti. Si le goubernement a fait cas de cette attaque dans un communiqué laconique hier lundi, aucune condamnation officielle, du moins pour le moment. Les auteurs et commanditaires des violences courent toujours, même si les notables de Kankan ont condamné les actes et demandé pardon aux victimes. 

Ce 7 janvier, Antoine Dogbo Guilavogui, secrétaire fédéral de l’UFDG à Kankan, a accusé le préfet Aziz Diop et les forces de l’ordre d’être de mèche avec les auteurs de ces violences : « C’est une journée catastrophique pour l’UFDG. C’est un groupe de jeunes qui se détache avec 3 minibus, 2 voitures et plusieurs motos qui attaque notre siège. De notre siège, ils ont pris la route de Conakry où ils ont attaqué nos militants. Ce que je sais, c’est que le préfet sait quelque chose dans cette attaque. Il sait quelle somme d’argent ils ont donné aux loubards. Et quand ils ont vandalisé les boutiques, ils ont pris deux casiers de jus et ont remis aux policiers. Tout était préparé parce que ces loubards sont passés devant la police pour aller s’attaquer aux gens ».
Il accuse également certains syndicalistes de la ville de Kankan d’avoir pris part à l’attaque : « C’était visible, le syndicat de Moussadian était là. Ce dernier est connu de tout le monde. Il ne s’est pas caché, il se promenait dans la ville avec des gourdins au vu et su de toutes les autorités de Kankan. Ils étaient tous là devant la Police et la Gendarmerie, ces derniers n’ont rien foutu. Mais à quoi peut-on s’attendre quand le préfet est complice ? Personne n’a été arrêté ». Antoine Dogbo Guilovogui qualifie la sortie des sages de Kankan de ‘’médecin après la mort’’.

Avant ces évènements, les quartiers généraux des partis de l’opposition PADES et UFR à Kankan avaient été saccagés par des inconnus. Jusqu’ici, les enquêtes n’ont abouti à aucune interpellation. Les commerçants, eux, ont décidé de baisser les rideaux pour les dix prochains jours, en attendant que les questions de sécurité soient tirées au clair. Quant au Groupe organisé des hommes d’affaires (GOHA), il exige l’indemnisation des victimes. Pas sûr que cette revendication tombe dans de bonnes oreilles. 

Yacine Diallo