Il a reculé sur l’application de la TVA sur les huiles alimentaires et la farine après la menace d’augmentation du prix du pain. Le troisième recul porte sur l’autorisation d’importer les véhicules quel que soit leur âge après les manifestations d’humeur des citoyens casseurs de la Casse. Le quatrième recul s’est traduit par l’autorisation accordée à l’exploitation anarchique artisanale d’or après la révolte des exploitants en Haute Guinée. Le cinquième et, pour le moment, dernier recul, c’est le paiement des arriérés dus aux institutions d’enseignement supérieur privées pour casser la grève du secteur.

A ces reculs, il faut ajouter une série de frustrations provoquées par les décisions du Président Grimpeur. La première série de frustrations est celle des membres du gouvernement, limogés et remplacés par des «Experts»non connus pour leur militantisme. Au nombre des anciens membres du gouvernement fâchés, l’ancien PM Fof-le-Saïd, Gbantama Sow, Makanera, Koutoubou Sanoh, Diarrhée, Mme Domani Doré, Ansoumane Condé. Tous ces fâchés ont le mérite de leur engagement politique fort à la réélection du Président Condé.

Ils sont remplacés par des novices, sûrement inexpérimentés que personne n’a vus au front du combat politique. Le nouveau PM est l’emblème de cette ingratitude présidentielle. Personne ne se souvient d’avoir vu le nouveau Premier ministre en campagne.

La 2ème série de frustrations apparaît au niveau des prétendants aux postes qui n’ont pas été nommés. Ceux-ci n’avaient ménagé ni leur temps ni leur argent pour se montrer lors de la campagne présidentielle et voilà que d’autres inconnus au bataillon leur ravissent la place. Cette catégorie de frustrés est essentiellement concentrée au sein du parti présidentiel et ne manque pas de tirer sur les ficelles des frondeurs.

La 3ème catégorie de frustrés est issue du groupe des mécontents du discours méprisant du Président. Après son élection dont il est le seul à connaître les magouilles qui ont permis celle-ci, le Président a, à plusieurs reprises, déclaré qu’il ne doit son élection à personne et que, dès lors, il ne peut être l’otage de personne. Ce mépris accompagné de paroles irrespectueuses heurtent beaucoup de Guinéens connus pour leur attachement à une fierté à fleur de peau.

Tout ce cocktail, surmonté des signes de mal gouvernance et des trahisons politiques caractérisées par le nomadisme du Sid Touré et du Cas-Sory Fofana ne manquent pas décrédibiliser la politique aux yeux des citoyens. La piteuse et ridicule empoignade à l’UFDG a fini par «jeter la figure de la politique par terre».

Le désert qui sort de ce chaos se dessine peu à peu.

Le mouvement social pourra-t-il apporter une ébauche de solution ou d’autres forces tenteront-elles de sauver la «face du pays» ? Ne vous en faites pas ! Pour le carburant, le Gouvernement n’a pas osé reculer. Parce qu’il ne peut plus sauter.

Oumou Camara