Sur le ralliement de l’UDG, Cellou Dalein pense que c’est une grande victoire pour son parti. Avec le temps, dit-il, la vérité finira par triompher. « Ils nous ont rejoint pour mener le combat de l’instauration de la démocratie en Guinée. Au-delà du poids électoral, il y a la reconnaissance de la nature de la lutte que nous menons. Un combat juste ».
Avant d’aborder la question minière, le chef de file de l’opposition a fustigé la gestion du secteur éducatif : « Aujourd’hui les écoles sont fermées, les élèves sont en congé, alors qu’on a eu trois de mois de vacance pour préparer la rentrée. Recruter et affecter les gens, veiller à ce que chacun soit à son poste avant le 2 octobre, (NDLR: date d’ouverture officielle des classes) ». D’ajouter que les enseignants qui ne travaillent pas font pitié, tout cela résultant de la mauvaise gouvernance et du peu d’intérêt que le gouvernement accorde au secteur éducatif.
Politique minière stérile
Le chef de file de l’opposition dit avoir honte d’entendre le gouvernement se vanter d’exporter 70 millions de tonnes de bauxite, sans transformer « un seul kilo en alumine ». Ainsi, ce sont des milliers d’emplois que la Guinée exporte en même temps. Si le gouvernement avait insisté que pour que les conventions signées en 2000 soient respectés par les compagnies (NDLR: construction d’usines d’alumine), cela aurait créé beaucoup d’emplois, dit-il. D’ajouter que Fria, pour 700 000 tonnes d’alumine soit un peu moins de deux millions de tonnes de bauxite transformée, représentait 1 200 emplois directs et 2 000 indirects. Alors « si on exporte 50 millions de tonnes de bauxite, on aurait pu produire 20 millions de tonne d’alumine. Calculez le nombre d’emplois, si avec les 700 000 tonnes on en a 3 200. Aujourd’hui il n’y a pas d’emploi, les jeunes ont pris le désert, aucune perspective ». Selon le président de l’UFDG, l’action salutaire pour la création d’emplois en Guinée aurait été l’exigence de la construction de ces usines. La société RUSAL par exemple s’était engagée à construire une usine en 2011, pour une capacité de 1 200 000 tonnes d’alumine. « Le gouvernement a délié Rusal de cette obligation. Si vous entendez parler de l’amendement N°12 négocié l’année dernière, on dit que RUSAL n’est plus obligé de construire l’usine, et peut continuer l’exportation de la bauxite ».
Global Aluminium Corporation, lors de la première convention signée s’était aussi engagé à construire immédiatement une usine d’alumine. « Le gouvernement l’a délié. Et on dit qu’il n’y a pas d’emploi ». La CBG, depuis sa création, « pour chaque tonne de bauxite extraite a rapporté au trésor public, notez bien 11 dollars. Onze dollars par tonne. Les nouvelles conventions c’est 2 dollars par tonnes. Je vous donne des chiffres vrais. Notre pays est mal géré, ce n’est pas pour rien que les gens souffrent », soutient le chef de file de l’opposition.
En attendant, il remercie ses militants pour le courage, la disponibilité et la constance au sein de son parti.