Ce 9 mars, les membres du front étaient à la maison de la presse, et ont invité les Guinéens à refuser « le diktat de ceux qui veulent politiser le débat jusque dans les quartiers et les districts ». Dans cette lutte, le front a recueilli plus de 4 000 signatures, sans compter les rencontres avec des diplomates et le plaidoyer pour « empêcher qu’une forfaiture ne devienne loi ». En vain ! Les dépités des groupes parlementaires Rpg Arc-en-ciel et Libéraux (majoritaires) à l’Assemblée ont adopté le code par 81 voix contre celle de Aboubacar Soumah, dépité Ufdg de Dixinn. Sur les 98 présents ce jour, seulement les 12 dépités du groupe de l’Alliance républicaine et les quatre non-inscrits (Oussou Kabako, Alpha Sila Bah, Mamady Yaourt Diawara et Holomo Koni Kourouma) se sont abstenus.
La loi, violée !
Les membres du front sont catégoriques, le règlement intérieur de l’Assemblée a été violée, notamment en son article 83 qui stipule : « En toute matière et sur demande de quinze députés, dont la présence est constatée par appel nominal, il est procédé au scrutin public ou au scrutin secret ». Face au refus du vote à bulletin secret, le front enrage. Si ceux qui sont censés voter les lois « sont les premiers à violer le texte qui régit le fonctionnement de leur institution, il y a lieu de s’indigner devant un tel mépris. La Guinée a besoin d’hommes courageux et légalistes qui pourraient changer le cours l’histoire ».
Pour les membres du front, le nouveau code a effacé tous les droits conférés aux citoyens, notamment les articles 98 à 109 de l’ancien Code. Désormais, en lieu et place de l’élection, ce sont les partis politiques qui « désignent les chefs de quartiers et de districts au prorata des résultats obtenus par les listes de candidature à l’élection communale ». La conséquence de cette disposition est que tout citoyen qui ne participe pas aux élections communales ne peut pas être élu à la base. Le front a saisi l’INIDH, Institution nationale indépendante des droits humains pour introduire un recours pour « inconstitutionnalité », auprès de la Cour constitutionnelle, dans le but de le faire invalider. Et demande aux membres de la Cour d’examiner le recours avec sérénité. En rejetant le texte, « les membres de la Cour constitutionnelle auront rendu un service mémorable aux Guinéens qui aspirent à vivre dans la paix ». Le front est tout de même conscient que sa démarche a peu de chances d’aboutir, mais s’il est débouté, le front compte mener d’autres actions citoyennes pour marquer son indignation, prévient ses membres