L’accusation est plutôt une réponse du berger à la bergère, pourrait-on dire. En présidant la première scission 2017 du CAP (Conseil Administratif Préfectoral), El Hadj Safioulahi Bah avait dénoncé son prédécesseur. « La préfecture n’était pas reluisante quand j’ai pris services. Pour preuves, nous avons mis plusieurs jours pour la signature du procès-verbal. Les créances vis-à-vis de certains commerçants et prestataires de services, les primes des contractuels, beaucoup d’autres choses étaient en instance. Bref, du travail en plus. A cause de l’intervention de la tutelle, nous avons accepté de taire ces impairs », a indiqué M. Bah, à nos con(.)fères de Guineematin.com. Durant sa récente randonnée dans la préfecture, il a recensé des hics : insuffisance et/ou mal utilisation du personnel, vétusté des infrastructures, exiguïté des bureaux qui suintent par endroits, absence de crédit de fonctionnement, absence ou insuffisance des équipements adéquats.  
Une situation qu’il impute à l’actuel Préfet de Dinguiraye, le Lieutenant-colonel Mamadou Lamarana Diallo. Se sentant vilipendé par son successeur, M. Diallo  a fermement réagi aux accusations de Safioulahi Bah : « J’ai été surpris de voir mon nom et d’entendre parler mon nom lors de la première session du Conseil Administratif Préfectoral qu’El Hadj Safioulahi Bah a organisée à Labé. Tout le monde sait que lorsque j’ai pris le service le 16 novembre 2012 à Labé, en remplacement de M. Safioulahi Bah, j’avais trouvé plein de problèmes. Mais, je n’ai jamais dit quelque chose sur lui. Je vais donner un exemple. D’abord, le pont entre les quartiers de Mairie et de Kouroula a été financé à hauteur de 480 millions de francs guinéens par le Fonds d’Entretien Routier (FER). A l’époque, en ma qualité d’officier de gendarmerie et préfet de Koubia, donc proche du CNDD, je l’avais aidé à mener les démarches auprès de l’ex Directeur Général du FER, pour payer ce montant-là. Et qu’est-ce qu’il en a fait ? Le fonds-là a été repayé par le budget préfectoral parce que durant l’année 2012, il n’a jamais accepté de payer les primes de fonction des cadres. Il a payé quelques mois seulement aux contractuels. Mais, il n’a pas payé le fonctionnement, sous le prétexte qu’il a des travaux à faire. Il a donc orienté toutes les recettes de la préfecture vers la réalisation de ce pont-là, alors que le FER en avait déjà financé la construction. Il est allé à Conakry pour décaisser l’argent au moment de la transition. Lorsque nous avons été aussi nommé préfet, chaque préfet du pays a eu plus de 215 millions de francs guinéens pour la restauration de sa résidence de fonction. M. Bah a préféré envoyer l’argent chez lui. Il n’a jamais mis cet argent au compte de la résidence. Moi, je n’ai pas dénoncé tout cela », dénonce le préfet de Dinguiraye. Il demande à son successeur de lui coller la paix. Lui, quand il a succédé à El Hadj Safioulahi, en  novembre 2012, il s’était battu « corps et âme, pour restaurer la résidence du Préfet. Aujourd’hui, cette résidence reste fermée. Je le prie de laisser mon nom tranquille. Le Président de la République m’a envoyé à Dinguiraye. Depuis que je suis venu, je n’ai pas bougé. Je suis en train de faire mon travail conformément à ce qui est recommandé par la loi. Depuis mon arrivée ici, je n’ai jamais parlé de Safioulahi Bah. Mais, tous les jours, lui, il ne fait que me diffamer à Labé. Je le prie de me laisser, pour l’amour de Dieu. S’il y a quelqu’un qui a détourné de l’argent à Labé, c’est bien lui. Ce n’est pas moi, parce que lui, il a détourné de l’argent en gros et en quantité …» L’Alphagouvernance a de beaux jours devant elle.