Me Paul Yomba Kourouma soutient que dans ce dossier, les renvois à répétition étaient sans motifs, et le juge « Diakité a rendu cette décision sous la dictée de l’exécutif au point qu’il n’a pu rédiger sa décision. Nous avons commis un huissier à l’effet de se rendre au greffe pour l’attester. Ce qui nous réconfortera dans notre élan de poursuite contre le magistrat devant le Conseil supérieur de la magistrature pour juger ce magistrat ». Me Kourouma accuse la Présidence d’avoir instruit au juge dans le but d’accréditer Bah Oury dans sa demande, mais quand l’exécutif règle ses frustrations sur les affaires judiciaires de ses adversaires, l’Etat de droit ambitionné s’éloigne davantage, se fâche-t-on.

Me Aboubacar Sylla, l’autre robin de l’UFDG évoque une bizarrerie jurisprudentielle quand on sait que Mamadou Barry exclut en même temps que Bah Oury, avait déposé un recours devant le tribunal de Dixinn, la présidente a jugé son exclusion « conforme » aux règlements de l’Ufdg. S’agissant de Bah Oury, « le même tribunal estime que son exclusion n’est pas fondée, c’est bizarre ». Même que Bah Oury avait appartenu à la COEP, Coordination de l’opposition extra-parlementaire, alors que son parti, siégeait à l’Assemblée.

Bah Oury méconnaissable !

Me Lansana Béavogui alias Béa n’est pas surpris de la décision, et c’est en Guinée et avec ce magistrat qu’une telle décision peut intervenir, ailleurs c’est le suicide. Bah Oury qu’il a défendu dans le dossier du 19 juillet en tant que cerveau de l’attaque a eu la chance d’être gracié, six autres sont encore en prison dont le commandant AOB, Fatou Badjar et autres, Me Béa « pensait qu’avec son retour, Bah Oury se serait joint à nous pour que ces pauvres recouvrent leur liberté, mais au lieu de faire œuvre utile, il a décidé de détruire l’UFDG. Il pense qu’il a un droit de vie et de mort sur l’UFDG ». Le robin a évoqué certains articles des statuts et règlements de l’UFDG que Bah Oury a « violé pour se faire exclure ». L’article 11, 13, 14.9. Et les articles 45, 46, 50, 51, 52 du règlement intérieur du parti. Le 16 avril 2014, Bah Oury écope d’une suspension, puis le 27 novembre 2015, ensuite il a reçu un avertissement pour l’amener à rentrer dans les rangs. « Il s’est pas amendé, alors il est convoqué pour être entendu sur des propos injurieux, va-t-en-guerres prononcés après son retour, il a refusé de répondre à la convocation. Ainsi, en application des statuts et règlement intérieurs du parti, le conseil politique l’a exclu, décision signée du président Cellou puis validée par près de 260 sur 351 membres du bureau exécutif ». Si la justice décide qu’il revienne à l’UFDG, c’est comme si on obligeait un homme à vivre coûte que coûte avec sa femme, malgré l’incompréhension, la violence, l’infidélité, le manque de respect, ironise Me Béa. D’ajouter que lorsque la politique rentre dans un dossier, le droit s’éclipse, sinon Bah Oury n’a aucune chance de gagner dans ce dossier tellement les faits sont avérés. Avec ses collègues du collectif, il a promis de faire triompher le droit, en appel.