Saa Martin Fancinadouno, secrétaire général de la structure syndicale a rappelé que cet anniversaire est célébré dans un contexte difficile. La télé manque de moyens, impossible de tenir à la concurrence des chaines sous-régionales, parce que la télé n’a pas de budget. « Elle vit de la publicité ». En 2012, les autorités ont annoncé urbi et orbi le passage de notre télé de l’analogique au numérique, avant 2015. Nous sommes en 2017, l’analogie fait la pluie et le beau temps.
La télé bat de l’aile
Sous-équipée, la chaine nationale manque de Camera, d’équipements de montage, de production et de diffusion. Du coup, elle ne couvre qu’une partie du territoire. Seuls six véhicules meublent son parc automobile. Sous tutelle du ministère de la Communication, la télé consacre l’essentiel de son temps d’antenne aux activités des officiels. Du coup, elle est devenue la chaine de propagande du gouvernement. Des régimes précédents à l’actuel, chacun en a fait un tremplin. M. Fancinadouno a sollicité l’obtention d’une assurance-maladie pour une prise en charge des travailleurs. Actuellement, «30 sont malades. N’attendons pas qu’ils meurent pour faire leurs éloges. Nous sollicitons aussi l’obtention d’un statut particulier ». Les primes impayés de week-end, de présentation, de fonction et de jours fériés sont autant des problèmes à régler. La direction ne respecte pas le SMIG. Faute de moyens. Par mois, ses contractuels ne perçoivent que 300 000 francs guinéens. Le syndicat demande leur intégration à la fonction publique. Le ministre N’Diaye dit avoir entendu les pleurs-et-a promis de rendre compte à qui de droit.
La vomie à jamais
Un anniversaire. Deux célébrations. Pendant qu’on célébrait à Koloma, les responsables de la télé Boulbinet se sont aussi retrouvés avec quelques fidèles pour célébrer leur télé poubelle, oubliée par les autorités. Ben Daouda Sylla, directeur de la boite, Alpha Kabinet Doumbouya, de l’AGP et Sansy Kaba Diakité, étaient de la partie. En 2006, la RTG déménage à Koloma, pour laisser place à la RTG2 Boulbinet. La réalité est que la télé a déménagé à Koloma. Le reste est un machin de télé sans télé. Depuis, 2006, c’est la descente aux enfers. A date, Boulbinet est la seule télé au monde sans caméra, sans d’ordinateurs, sans connexion, sans budget, établie dans un bâtiment sans toilettes. Récemment, des jeunes ont créé une page sur Facebook dite de soutien à la RTG Boulbinet. La direction les a suspendus. Ils viennent d’être rétablis. Aux dernières nouvelles, le Président Alpha Condé a financé la rénovation du bâtiment. Au moins, le courage des jeunes aura porté ses fruits. Même si pour l’équipement, rien n’a été annoncé. Ainsi la télévision nationale a fêté 40 ans de galère.