« La rédaction de Guineematin.com informe l’opinion nationale et internationale de l’arrestation arbitraire et la détention illégale de son correspondant à Lélouma, Amadou Sadio Diallo à la Gendarmerie départementale sur ordre du préfet, Mohamed Deen Camara. Il est reproché à notre collaborateur, la diffusion d’une information faisant état d’une épidémie de choléra à Lélouma. Amadou Sadio Diallo avait pourtant joint au téléphone le responsable préfectoral de la Croix Rouge qui lui a non seulement confirmé l’apparition d’une épidémie de choléra ; mais lui a également donné un chiffre : 87 cas qui se trouvaient à l’hôpital préfectoral. De bonne foi, notre collaborateur a traité de façon urgente cette information dans le but d’alerter les autorités sanitaires et les partenaires de la Guinée dans le domaine de la santé sur le risque auquel étaient exposées les populations locales… Le lendemain, plusieurs de ces personnes admises à l’hôpital par suite de diarrhée et vomissements ont pu regagner leurs domiciles. Et, l’information a également évolué. Au lieu d’une épidémie de choléra, on a appris des médecins locaux qu’il s’agissait d’une simple intoxication alimentaire. Ce qu’on a tout de suite relayé, avant même de recevoir des communiqués de l’Agence nationale de sécurité sanitaire. »
Il ne fait quasiment aucun doute que tous ceux qui, très nombreux, ont suivi ce communiqué de nos confrères de Guinéematin.com ont eu froid dans le dos. A la seule pensée que notre sort, oui, notre sort à tous, notre liberté d’aller et de venir, de monter ou de descendre, de penser et de parler, dépend de la quiétude d’un préfet. D’un fonctionnaire de l’administration du territoire censé représenter le pouvoir central, le Chef de l’Etat, et qui n’a jamais pris la peine de lire les lois qui régissent la République. Aujourd’hui, l’on tremble à l’idée que les populations de la préfecture de Lélouma se retrouvent sous la coupe d’un ignorant. M. le Préfet de Lélouma est ignorant. Un dangereux ignorant. Un ignorant dangereux. Voilà le premier responsable de toute une préfecture qui laisse enfermer un journaliste pour délit de presse. Dans une Guinée qui bombe le torse à juste titre pour avoir décriminalisé les délits de presse. Nous venons tout juste de comprendre, à notre corps défendant, que M. le Préfet de Lélouma ne sait pas ce qu’est un délit de presse. Encore moins la décriminalisation de celui-ci.
Malheureusement, M. le Préfet, nos lois à nous mettent la force publique entre vos mains, rugueuses à souhait, et vous en profitez pour faire cueillir des journalistes, les faire séquestrer et vous faire prier pour les libérer. Gentiment. La foutaise suprême !
Oui, M. le Préfet de Lélouma, c’est une foutaise. Nous sommes dans l’obligation de descendre dans l’arène et vous expliquer ce qu’il n’est pas permis d’ignorer. Puisque chez vous, lire doit être un délit. Voyez-vous, aujourd’hui en Guinée, vous excepté, tout le monde sait qu’enfermer un journaliste relève d’un acte de rébellion. Ce pauvre plumitif-là n’est pas un super citoyen. Loin s’en faut. Quand la justice décide qu’il est coupable, il sera puni. Loin de la prison. Loin de la gendarmerie. Loin de la police. Prenez-le pour dit ! Tout simplement.