Décédé le 25 août, à Conakry, Ibra a eu droit ce 29 août à un hommage digne, rendu par ses collègues, ses parents, ses amis, à la RTG Koloma. Là où il a commencé sa carrière de journaliste.
Quand on venait ici, rappelle Ibrahima Ahmed Barry, il y avait la fougue de vedettariat, mais lui a préféré braquer la lumière sur les autres, les fabriquer. « Vous n’avez pas de réalisateur, Ibra dépanne, pas de monteur, Ibra dépanne, pas de présentateur, Ibra dépanne, pas de chauffeur, il prend le volant. Son seul bonheur était si le journal était bien fait. Il range ses affaires et à pieds il rentre chez lui ». Pour M. Barry, Ibra était ce JRI, Journaliste reporter d’image avant l’heure. On avait de la peine à saisir nos papiers, « Ibra maitrisait déjà l’ordi. C’est le premier qui a monté, aligné et habillé le journal sur ordinateur ». Même que si la RTG a pu tenir la compétition et gagner des prix, c’est grâce à Ibra.
Oussou Fofana, de l’UFDG se rappelle d’un type courtois qui à chaque fois qu’il passe devant sa pharmacie, fait un arrêt pour le saluer : « La Guinée est une famille, on a besoin de tout le monde pour se réconcilier. Il était humble, on a besoin de beaucoup de Ibra dans ce pays ».
Rabiatou Serah Diallo, présidente du CES, Conseil économique et social demande au chef de l’Etat, chef de file de l’opposition, à la RTG de ne pas oublier pas la famille et les enfants de Ibra. Les aider, c’est aider Ibra. « Sa maman me charge de vous demander pardon si Ibra a fait du tort à quelqu’un sans le savoir, qu’elle présente des excuses à tous ». Souleymane Sylla, fils d’Ibra est inconsolable. Doctorant cette année, il n’a pas eu la chance de revoir son père. Puisqu’il faut accepter la volonté de Dieu, dit-il, il se dit fier d’avoir grandi à ses côtés. Ibrahima Sylla repose au cimetière de Kameroun. Il laisse sept enfants et deux femmes.