Vendredi dernier, notre parle-ment devait entrer dans l’histoire, en organisant un débat d’orientation budgétaire. Ç’aurait été une première en Guinée. Un mérite qui aurait pu revenir au Cauris de l’Assemblée. Ce débat visait à faire participer le secteur privé et la société civile aux discussions sur les aspects de politique nationale de développement. L’annonce avait été faite urbi et orbi par le Cauris lui-même, avec insistance sur la primeur du machin. Finalement, rien. Comme d’habitude.
Il n’y aura pas de débat, parce que le gouvernement n’a pas déposé le rapport sur les perspectives d’avenir : croissance, développement comique et social, explique Michou Kamano, prési de la Commission Eco-finances. On dépose le rapport quand il est élaboré, on l’élabore quand on discute avec celui qui met la main à la poche, entendez ceux qui baillent les fonds. A date, rien à signaler.
Sans rapport donc sans débat, la session extraordinaire s’annonçait d’un ennui ordinaire.  C’était sans compter sur le professeur Grimpeur, qui les a saisis pour étudier trois accords de prêts et deux conventions. En urgence. Le cas du gisement de Diandian, (ou Djindjan, c’est selon) a ulcéré Oussou le Faux-fana de l’UFDG, prési du groupe parle-menteur Libéral-démocrate. Pas question de se prononcer là-dessus en cinq jours. Cela reviendrait à se prononcer les yeux fermés. Compréhensible, ça donnerait raison aux aigris qui considèrent que notre parle-ment est un  syndicat de béni-oui-oui.
Pire, au lieu d’un unique chronogramme, deux ont été distribué dans la salle : un signé par la commission Finance (alors qu’elle n’a pas qualité) et l’autre par la conférence des présidents de commissions alors que celle-ci n’a pas eu lieu. Iskine ! Nos honorables de la commission Finance cumulent peut-être les fonctions de présidents de commissions. N’empêche, ç’a été adopté. Alpha Grimpeur l’a voulu, il faut qu’il en soit ainsi.
Michou Kamano, visiblement perturbé par peur de la colère du Grimpeur a mis en garde : « Le président de la République ne peut pas demander au parlement un examen en urgence et qu’il remette cela à une autre session ». Parce que c’est en urgence, il faut que ce soit adopté. Et vite. Même si la procédure a été biaisée, tant que cela vient du président, on ferme les yeux au risque de se les voir crever.
Ce lundi, la plénière a adopté les textes. Mardi, cette session parlementaire, par trop extraordinaire, a pris fin devant un parterre de ministres, présidents d’institution et diplomates.