Suite au sacrilège dont s’est rendue coupable la Cour suprême du Kenya en invalidant l’élection président-ciel du 8 août, il convient de rompre avec l’habitude de ne comparer la Guinée qu’avec elle-même. Même si les nostalgiques de la Révolution globale, multiforme et unique en son genre crient à la contre-révolution. En ce début du mois de septembre, le pays de Jomo Kenyatta porte le plus haut possible le flambeau du continent africain. Nous avons beau bomber le torse pour avoir abrité le plus grand voyageur des présidents de l’Union africaine, rien n’y fait. Pour peu que l’on jette un coup d’œil sur le passé, combien glorieux, des processus électoraux guinéens, l’on se rendra compte que, toutes choses étant égales par ailleurs, Cona-cris a battu et bat le record de la tricherie. Celle-ci a culminé avec l’arrivée d’un universitaire à la tête du pays en 2010.
Non seulement Alpha Condé a réussi à sécuriser les immenses acquis de ses honorables prédécesseurs en matière de fraude électorale, mais il a porté le système à un niveau tel que celui-ci gagnerait à être breveté à l’occasion du futur-ex 3è mandat. Il a mobilisé à ses côtés tous les acteurs du processus pour la fermer aux gueulards. Tapis dans quelque opposition ici, là, là-bas ou ailleurs. A telle enseigne que penser à annuler le scrutin pour en reprendre un autre comme le feront les Kenyans relève de la démence. On pourrait peut-être survoler les hauts faits de certaines identités remarquables du scrutin de 2010. Issues de l’intérieur et de l’extérieur. L’Administration générale du Général Sékouba Konaté et le RPG se sont mués en une formidable machine de guerre…électorale. Certaines coordinations régionales leur ont emboîté le pas. Il ne restait plus que les individus véreux de l’armée, de la police, de la gendarmerie, de la société civile, les affamés et autres opportunistes de la République pour compléter les bourrages. A Matoto comme dans maints endroits du pays, ce sont les éléments en uniforme qui ont procédé aux opérations de substitution des urnes. Dans l’obscurité.
Quand on en évoque la contribution extérieure, francophiles et francophobes ne peuvent que s’accorder pour reconnaître que le holdup a été piloté par la Francophonie de la Rue Bergère avec toute la dextérité d’Abdou Girafe, alors secrétaire gênant de l’institution. En pleine campagne électorale, il n’a pas hésité à appeler Sidya Touré en personne pour lui demander de voter Alpha. C’est aux bons soins de cette Excellence-là que quasiment toute la stratégie du scrutin avait été confiée. Les ordinateurs de la CENI qui s’étaient éclipsés un moment pour être paramétrés de nouveau à Paris en savent quelque chose. Si le cœur vous en dit, envoyez un mail à Philippe-vendd’âmes, alors représentant de l’Union européenne à Cona-cris, actuellement à Harare, dans les grâces du Mugabête. Aussi, n’était-il pas difficile à l’autre Siaka, le Malien de la Cénile Institution, d’arrêter toute opération de vérification au 72è bureau de vote pour proclamer Alpha Grimpeur champion toutes catégories de la présidentielle de 2010. Les observateurs internationaux y ont laissé leur âme ; les Guinéens, leur avenir; la Démocratie, sa peau. Demandez au président d’une quelconque cour, suprême ou constitutionnelle, même kenyane, d’y annuler un chiffre, il vous dira que c’est le pays tout entier qu’il faudrait effacer…de l’univers de la démocratie. Un poing, c’est tout.
Diallo Souleymane