Quelques 215 femmes et enfants incarcérés aux maisons centrales de Conakry et de Kindia ont bénéficié de ce projet entre mars-août 2017. Selon Me Kpana Emmanuel Bamba, prési de la LIGUIDHO, grâce à cette assistance, « 66 mineurs et 24 femmes ont été libérés, 28 mineurs et 13 femmes purgent leur peine ». À cause de la courte durée du projet (six mois) et la faiblesse des ressources, la LIGUIDHO a laissé en rade 53 mineurs et 31 femmes qui attendent d’être jugés. « On leur a conseillé de ne pas nier, si les faits sont clairs ».

Me Bamba trouve les pénitenciers obsolètes, surpeuplés, les cellules malpropres avec un personnel insuffisant et vieillissant. Si le ratio standard est d’un magistrat pour 10 mille habitants, en Guinée il est d’un magistrat pour 40 mille habitants. « Cette situation a des incidences en milieu carcéral : le droit à l’alimentation et à la santé n’est pas respecté. Les cellules sont exiguës et malpropres, pas de procès équitable, droit de vote non respecté, pas de séparation catégorielle (hommes, femmes, enfants), excès de détention provisoire, des gens font six ans sans être jugés ».

Le dirlo national de l’administration pénitentiaire, Victor Maca Cas-marrant n’a pas nié et annonce que des reformes sont en cours. Déjà, le recensement a mis à jour le registre du personnel : 442 surveillants pénitentiaires, 47 gardes, 37 greffiers, 33 éducateurs, 20 régisseurs, et 20 militaires. Il y a un problème de « formation » que des partenaires sont sur le point de résoudre.