A Donka, Ibou Diallo dit avoir été reçu par un certain Docteur Jean. « Il a m’a demandé de payer 70 000 francs guinéens, j’ai payé, sans reçu. Un autre, Major vient me dire que le lit est à 80 000 gnf, j’ai payé aussi ». En début de soirée, M. Diallo est averti par un quidam qu’il pourrait y avoir des coupures de courant. Comme partout en Guinée d’ailleurs. C’est dangereux pour les nourrissons dont la vie tient à ça. Alors, Ibou Diallo reviendra le lendemain mercredi le 20 septembre et demande à Major si les coupures de courant sont courantes. C’est oui. Alors, il donne instruction à un certain M. Keita d’acheter du car-brulant pour alimenter le groupe électrogène au cas où. Il lui remboursera à son arrivée. Marché conclu.
Vers 17 heures, le même jour, avant de rentrer, « j’ai demandé à Major s’il y a le carburant, il a dit oui. J’ai insisté, s’il n’y en a pas, pour que j’aille chercher. Major m’a dit de ne pas s’inquiéter, il y a du carburant. J’ai des témoins. Moins d’une heure après, le courant est parti. Je demande à Major d’allumer le groupe, il dit qu’il n’y a pas de carburant. La coupure a duré près d’une heure, pendant ce temps, mon enfant et d’autres étouffaient. Beaucoup de bébés sont morts, au moins six, tous asphyxiés par manque d’oxygène ».
À en croire Ibou Diallo, certains parents sont sortis sous la pluie avec les dépouilles enveloppés dans des sacs plastiques. Ibou Diallo supplie l’Etat de s’occuper des bébés prématurés. Il balaie au passage les problèmes d’hygiène, de salubrité, d’arnaques, de laisser-aller qui caractérisent le mouroir de Donka. Nous y reviendrons.