Le juge Mangadouba Sow l’a invité à donner sa version des faits, à défendre ses intérêts. L’ancien premier vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée ne s’en est pas privé : il a remonté le temps depuis novembre 2017 quand il a « accepté qu’on accueille Cellou Dalein Diallo pour en faire notre président et candidat à l’élection présidentielle ». En 2009, il dit l’avoir sauvé au Stade du 28 septembre et fait évacuer. Contrepartie ? Bah Oury déplore n’avoir bénéficié d’aucune solidarité du parti quand il a été impliqué dans une « affaire politico-judiciaire » et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en juillet 2013, suite à l’attaque du 19 juillet 2011 du domicile d’Alpha Condé. Pire, à son retour de quatre années et demie d’exil, il se voit exclu du parti qu’il a fondé de manière qu’il juge illégale, alors qu’une médiation était en cours pour le réconcilier avec Cellou Dalein Diallo.
« Ils avaient préparé mon élimination physique »
Bah Oury accuse le président de l’UFDG et ses proches d’avoir préparé son élimination physique avant son retour en Guinée. Il précise qu’au cours d’une réunion tenue la veille de l’affrontement qui a conduit à la mort de Mohamed Koula Diallo, au domicile de Cellou Dalein Diallo, « de l’argent a été distribué à des groupes », pour planifier l’exécution du plan. Le lendemain, à son arrivée au siège, « ça sentait de la drogue », poursuit-il. Au cours du bras-de-fer qui s’en est suivi, Bah Oury dit avoir reçu un coup sur la tête au niveau du portail d’entrée au siège du parti. Puis, un poignard enlevé à l’hôpital Ignace Deen, a été planté dans le dos d’un de ses proches, Abdoulaye Cosa, qui cherchait à le protéger. Son véhicule a reçu des projectiles, pourchassé par des motards. « C’est moi qui étais visé. Mohamed Koula est tombé parce qu’il était sur la trajectoire de la balle qui m’était destinée », a lancé l’ancien vice-président de l’UFDG, lequel considère les accusés Amadou Sow et Alghassimou Keita comme des victimes des réels instigateurs, non inquiétés. Et se tournant vers ceux-là, il a lancé : « Dites la vérité pendant qu’il est encore temps ! » Plus loin, il joute : « C’est Amadou Sow qui a tiré dans ma direction et a tué le journaliste », citant des sources concordantes.
Sans scellé, ni d’autres éléments de preuve tangibles, Bah Oury, ses avocats comme leurs adversaires de la défense s’appuient sur des déclarations, des témoignages hors procès et des menaces de projeter des images. Reste à savoir si l’audience prochaine fixée au 23 octobre les verra passer à l’acte.
Diawo Labboyah Barry