La Présidence de la République a pris la chose très au sérieux. Le Grimpeur s’est certainement senti offensé. Comme en 2015, il a cru bon de sortir et se promener dans les rues de Kaloum pour prouver qu’il va bien. Bafoé et ses hommes n’ont pas eu besoin d’intervenir, la marche a été autorisée.
Avec ses courtisans, il a traversé le quartier Sandervalia tout de blanc vêtu, saluant les riverains, un mouchoir blanc à la main. Plus besoin de dire qu’il est vivant, puisque les morts ne se promènent pas, du moins pour le commun des mortels. D’ailleurs le confère Jeune Afrique a présenté Alpha Condé comme l’un des présidents africains qui prennent leur santé très au sérieux et passent régulièrement des tests et font des exercices physiques. Même si cela ne suffit pas à dire qu’il va très bien. L’homme est fragile, surtout quand il avoisine les 80 ans.
La rue-meurt tirerait son origine d’un quiproquo avec notre con(.)frère Gangan. Le groupe a perdu son animateur, Alsény « Duplex » Sylla. Traditionnellement, la radio nationale passe de la musique funèbre sur les ondes pour saluer la mémoire des défunts. Gangan a fait de même, et par moment a inséré un extrait d’une émission du défunt animateur en langue soussou, disant que chacun va mourir, rien n’est éternel. Sékou Touré, Lansana Conté sont morts, Dadis est parti et Alpha est en train de passer. Cet extrait est suivi de la musique funèbre. Les petits malins ont conclu que le président de la République était parti pour de bon. Ainsi, la rumeur a pris forme.
Aux dernières nouvelles, les journalistes de Gangan ont été interpellés et conduit à la gendarmerie de Yimbaya. Sékou Jamal Pendessa a confirmé l’information. Il vient d’être entendu par la gendarmerie. On accuse le groupe d’atteinte à la sûreté de l’État et diffamation. A l’heure où nous écrivions cet article, l’audition de Zeinab Diallo est en cours.