Au cours d’une assemblée générale du SLECG (Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée) tenue ce jeudi 7 décembre à son siège à Donka, Aboubacar Soumah, le secrétaire général adjoint du SLECG, accueilli en fanfare par ses camarades, a fait le compte rendu de sa rencontre avec les chefs religieux, El Hadj Mamadou Salifou Camara, grand imam de la mosquée Fayçal et Mgr Vincent Coulibaly, l’archevêque de Conakry, accompagnés des coordinations de la basse côte et du mandingue.
A la rencontre du mercredi 6 décembre, Aboubacar Soumah a expliqué aux enseignants les résultats de la négociation: « Nous avons été saisi par les autorités religieuses pour relier le pont de dialogue entre le gouvernement et nous. Après plusieurs tractations à la mosquée Fayçal, ils nous ont demandé de suspendre la grève pour permettre de mener les démarches. »
Toute suite, les syndicalistes ont posé des préalables qui permettraient d’aboutir aux demandes des religieux. Il s’agit entre autres du paiement immédiat de la valeur monétaire du point d’indice à 40%, l’obtention d’une nouvelle grille salariale, le déblocage des salaires, la garantie de sécurité et de non licenciement ou mutation des grévistes.
Après cet exposé, les religieux disent avoir compris mais, ont demandé aux syndicalistes de réfléchir sur de nouvelles modalités au vu de la situation économique du pays. Vraisemblablement prêt pour la négociation, le syndicaliste « rebelle » place la barre très haute pour ne pas sortir de la grève bredouille. Cette fois ci, il demande 20 % de salaire en 2017et 20 autres au premier trimestre de l’année 2018.
Les chefs religieux sont allés à Sékoutoureyah, pour expliquer les complaintes des syndicalistes « rebelles » au prési Grimpeur. Apparemment flexible, il leur a dit : « Vous pouvez vous entrevoir avec Soumah, vous lui demandez de s’entendre avec les autres, et toutes sorte de proposition que vous me ferez,je suis derrière vous parce que tout le problème c’est eux ». Déjà un pas franchi aux dires des religieux qui reviennent à la grande mosquée pour rencontrer les déclencheurs de la grève.
Selon Soumah, respectueusement, ceux-ci ont demandé qu’ils acceptent de rester aussi derrière eux comme l’a fait le président de la république. Ils s’engagent à : « transmettre leur proposition, à ouvrir le dialogue et à faire en sorte que les revendications soient satisfaites et si cela n’est pas fait, ils n’interviendraient plus.»
La religion a finalement pris le devant sur les accords signés pour le dénouement de la crise
. Cette suspension de la grève n’aura pour durée que deux mois. Aboubacar Soumah appelle ses amis à écouter les religieux : « Restons derrière eux, pour ne pas qu’on dise que nous sommes têtu, même les religieux on n’écoute pas. Cette durée nous permettra de nous concerter, de nous restructurer pour mieux renforcer nos structures à la base car, vous savez tous que nous avons été trahi par certains et cela est nécessaire pour mieux nous organiser. »
La mise en place d’une seule centrale syndicale de l’Éducation est envisagée par les membres de ce mouvement et des élections à la base sont prévues courant décembre 2017.