Celui qui donne du fil à retordre au gouvernement ne serait qu’un fonctionnaire en sursis, à qui on aurait accordé deux ans supplémentaires, alors qu’il devait prendre sa retraite en 2016. C’est du moins ce que dit Mohamed Sanoussy Kaba, conseillé juridique au ministère de l’Education nationale. « La carrière de M. Soumah ne tient qu’à un fil. Sa carrière est terminée l’année dernière, logiquement. Il a bénéficié d’une rallonge de deux ans. Il ne faut pas que ces deux ans mettent à l’eau tout ce qu’il a fait pendant 30 ans. Il doit partir à la retraite avec le sentiment d’avoir servi sa nation, mais pas comme un renégat ou un rebelle ».
Aux gens-saignants crévistes, Sanoussy demande de reprendre le travail, car c’est l’Etat qui les paye et non le syndicat. S’ils acceptent de prendre leur salaire, alors qu’ils acceptent de reprendre les cours, « sinon ils auront mangé de l’argent indu, c’est un pêché ».
Si Abou Soumah obtient gain de cause, il partira avec le sentiment du devoir accompli. Il aura réussi où ses devanciers ont échoué. Surtout qu’il n’a rien à perdre. Mais cette victoire est peu probable au vu des propositions du gouvernement lors des négociations en octobre passé. Une augmentation de 20 % en 2018 (10 % en février et 10 % en novembre) et 20% en 2019 (10% en février et 10% en novembre). Soumah et sa bande refusent. Du moins pour le moment. Ils veulent les 40 % immédiatement, « ce qui est au-dessus des capacités financières de l’Etat », insiste Sanoussy Kaba.