L’entreprise « made in china »  a des démêlés avec 13 de ses travailleurs. En cause, une histoire de licenciement qui passe mal. Au départ, ces waliké étaient des employés de MTN lequel avait décidé de sous-traiter la maintenance et l’optimisation de son réseau à Huawei. 56 ingénieurs et techniciens de MTN ont été dans ce cadre remerciés et réembauchés par la société chinoise avec laquelle ils ont signé des contrats à durée déterminée. C’était en 2014. Deux ans après, la situation a bien évolué. Sur les 56, 18 seulement ont été reconduit en CDI. Les autres ont été recasés ou n’ont pas vu leurs contrats renouvellés.  Le contrat qui liait Huawei à MTN était de 5 ans au départ. Les waliké se sont frottés les mains et s’apprêtaient à savourer du beau temps avec les chinois. Erreur de gawa. Le contrat a été réduit de 2 ans et finit le 31 janvier 2018. Huawei l’a fait savoir à ses employés, avec leur licenciement en perspective. Mais il a fait savoir aussi que l’ancien employeur MTN pourrait leur faire appel pour des entretiens d’embauche. « On a demandé pourquoi ? Que le contrat avec nous va finir, si nous avons des opportunités, il faudra partir ».

On a alors dit que Huawei peut « licencier ceux dont il n’a pas besoin et garder les autres. Huawei n’a pas donné une réponse claire. MTN a poussé pour qu’on fasse l’interview, on a dit OK. Au cas où MTN nous retient, cela ne signifie pas que nous quittons Huawei. Nous avons un CDI avec vous, c’est plutôt votre contrat avec MTN qui est fini » dit notre source. Au cas où MTN vous retient et qu’ici il n’y a pas de possibilité de recasement, on va vous dédommager, aurait promis la boite. En décembre dernier, ils ont passé l’interview avec MTN.

La pilule qui ne passe pas

Après près d’un mois de mutisme, les employés ont obtenu de MTN une clarification. Même s’ils sont retenus, ils deviendront des sous-traitants. « On a dit que dans ce cas, les données changent. On ne quitte pas un CDI pour aller faire de la sous-traitance ». Colère et frustrations. Alors les employés ont proposé à Huawei de les licencier s’ils ne sont plus utiles. En payant les indemnités bien sûr. « L’entreprise voulait nous pousser à démissionner pour ne pas avoir à payer les indemnités. On a compris la combine et on a refusé. Alors elle a fait un projet de licenciement pour motif économique, sans préciser si elle est en incapacité de paiement ou en difficulté financière ». L’autre hic, dit notre interlocuteur, au lieu de faire un projet qui correspond à la fin de son contrat avec MTN, Huawei a pondu un projet allant jusqu’à mai, avec un préavis qui commence en février. « C’est un piège, si on refuse d’aller à MTN, on va perdre l’opportunité d’emploi. Et après les trois mois, on nous licencie. Trois mois de mesure d’accompagnement, ou bien on reste jusqu’à mai et on quitte les mains vides. On a dit jamais ».

À leur tour, les employés ont proposé 36 mois (deux ans et demi) de salaire comme mesure d’accompagnement. « Huawei n’a pas répondu d’abord. S’ils ne l’acceptent pas, nous irons jusqu’au bout. Conformément à la loi ».

Destructeur d’emploi

Les travailleurs disent que cette manœuvre vise à les mettre à la porte. Parce qu’il n’y a aucune preuve « que Huawei a des difficultés économiques. Même des gens qui n’étaient pas concernés par notre situation figurent sur la liste des personnes à licencier. Huawei est un destructeur d’emploi. Avant, lorsque vous travailliez dans les télécoms, on supposait que vous êtes aisés. Les emplois qu’on payaient entre 5 à 10 millions, Huawei propose 2 millions. Les emplois sont devenus précaires et il n’y a aucune garantie » déplore notre source.

Côté Huawei, aucun répondant. Service communication, ressources humaines, c’est silence et rideau.