Officiellement ouvert le 19 décembre 2017, le procès des présumés assassins de Mme Aissatou Boiro, ex-directrice du trésor public  et de Paul Temple Cole, ingénieur informaticien, a repris ce lundi, 19 février au TPI de Dixinn, avec le retour à la barre de Mohamed Sankhon. Accusé d’association de malfaiteurs, assassinat, tentative d’assassinat, vol à main armée, détention d’armes de guerre et de munition, détention et consommation de chanvre indien, coups et blessures volontaires, recel et complicité. L’accusé a nié les faits.

A l’ouverture de la séance, les  avocats de la partie civile et ceux de la défense ont réitéré leur demande de délocalisation du procès à la Cour d’appel de Conakry ou au TPI de Kaloum. Salle exigüe, climat d’insécurité, mauvaises conditions de travail, insalubrité…sont entre autres raisons invoquées. Ce à quoi s’est opposé le procureur: « Cela n’est pas possible dans la mesure où notre débarquement dans l’un de ces endroits dérangerait  les autres et pourrait en même temps retarder le procès ».

Le président du tribunal, Mangadouba Sow, sur un ton ferme a rejeté la demande des avocats : « Personne n’est étranger dans la salle. La Cour d’appel est envahie par des dossiers, nous travaillons tous dans les mêmes conditions. Je regrette  qu’à mon âge (65 ans), dont 35 ans de carrière, de continuer toujours à travailler dans les conditions que vous décrivez. Alors celui qui veut, reste, celui qui ne veut pas, qu’il quitte. Si vous voulez qu’une telle demande se réalise, adressez-vous à l’Etat. Pour le moment, c’est ce qu’il a mis à notre disposition ». Et d’ordonner la poursuite des débats.

L’autre point qui a dominé les débats, c’est la demande de comparution du Général Mohamed Gharé, gouverneur de Kankan, accusé par Mohamed Sankon de lui avoir demandé d’impliquer le Général Ibrahima Baldé, Haut commandant de la Gendarmerie, directeur de la justice militaire et de Junior lors de l’enquête. Ce qu’il aurait accepté sous l’effet de la torture dans l’espoir d’une liberté. Cette déclaration n’est pas à prendre à la légère, estiment les avocats de la partie civile qui ont aussitôt demandé la comparution du Général Gharé en qualité de témoin conformément à l’article 401 du code de procédure pénale. Le procureur et le président du tribunal eux s’appuient sur l’article 391 du même code pour exprimer l’inopportunité de sa comparution à ce stade du procès. L’audience est renvoyée au 12 mars.